Nobody knows
Le 12 août 2007


- Réalisateur : Julian Fellowes
- Acteurs : Tom Wilkinson , Emily Watson, Rupert Everett
- Genre : Drame
- Nationalité : Britannique

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– Durée : 1h26mn
– Le site du film
Un voyage en eaux troubles qui a parfois du mal à prendre de la hauteur.
L’argument : James Manning, avocat d’affaires reconnu et respecté, et son épouse Anne vivent avec bonheur entre leurs deux résidences : la semaine à Londres et le week-end à la campagne où ils aiment à recevoir leurs amis dans leur magnifique maison.
Ils jouissent d’une existence paisible et privilégiée, ne sont confrontés à aucun souci et il serait proprement absurde d’imaginer que leur vie puisse s’effondrer en quelques minutes.
C’est pourtant précisément ce qui se produit quand le mari de leur femme de ménage est trouvé mort sur une route de campagne, victime d’un chauffard.
Ce qui ressemble de prime abord à un banal accident provoque très rapidement une cascade de mensonges qui seront lourds de conséquences pour la vie harmonieuse de James et Anne Manning.
Notre avis : La femme, le mari, l’amant... On en a déjà tout dit, mais il reste, de temps à autre, des recoins inexplorés que le cinéma parcourt avec délice. Julian Fellowes est d’abord scénariste, et Separate lies marque ses débuts en tant que réalisateur. Un couple exemplaire plongé brutalement dans un drame qui, en ouvrant des enfilades de portes dérobées, va finir par faire exploser leur relation.
Tout le monde ment, dans cette histoire, chacun à son niveau, chacun à la mesure de ses intérêts ou de ses inquiétudes. Mais le pire des mensonges est sans doute celui d’Anne. Pas celui qu’elle confesse, l’autre, celui qu’elle s’inflige depuis des années, dans ce rôle d’épouse modèle, lisse et souriante, sans désir, sans ambition. L’accident, en jetant des masques sur la réalité du drame, va arracher ceux qui sont enfouis plus profondément, et révéler à chacun ce qu’il est, derrière l’image sociale. Anne va suivre le chemin qu’elle croit juste, animée par un sacrifice qui donne du sens à sa vie.
Julian Fellowes a été manifestement touché par cette histoire qui écorne le vernis du triangle bourgeois pour s’enfoncer dans les zones d’ombres où les contrastes s’estompent. Une réalisation classique, une image lisse, à la mesure du monde qu’il décrit, un drame posé avec justesse dans ce qu’il peut avoir d’universel. En revanche, le réalisateur a parfois du mal à échapper à certains poncifs, certaines situations courues d’avance qui affaiblissent un peu l’intensité dramatique et la portée du discours.
Il y a quelques mois, Atom Egoyan nous livrait, sur un thème pas très éloigné, La vérité nue, avec une maîtrise flamboyante. Separate lies reste encore trop empesé dans un académisme rigoureux. Il lui manque peut-être une touche de légèreté ou de cynisme, la distance qui rendrait l’histoire vraiment exemplaire.