Le 12 juillet 2014
- Dessinateur : Ryhuei Tamura
- Famille : Manga
- Date de sortie : 1er juillet 2014
Nouvelle rencontre ce dimanche matin au cœur de la Japon Expo ; enfin, un peu sur le côté, car c’est devant la grande scène, à l’ouest, que nous sommes réunis pour écouter Ryhuei Tamura nous parler de son métier.
Tamura, ce nom ne vous dit rien ? Alors c’est que vous n’avez jamais regardé qui était le créateur de Beelzebub ! Ce manga vous raconte l’histoire de Oga, jeune voyou se retrouvant à jouer les baby-sitters pour un moutard bien particulier : le fils du diable en personne !
Le début d’aventures mélangeant allègrement humour et action pour une BD du genre manga de Voyou !
Le parcours de Tamura regorge de drôles de surprises.
Petit, c’est sa mère qui était une grande lectrice de manga et lui, derrière, relisait tout ce qu’elle avait trouvé. Il a pris ses crayons et s’amusait à redessiner Goku, Captain Tsubasa ou encore Saint Seyia !
Il s’est passionné pour le dessin et pour ces aventures à suivre en série, à tel point qu’il s’est destiné à l’animation et a intégré une école.
Ce qui ne l’a pas empêché, à seize ans, d’envoyer ses premières planches à un magazine, des strips sur le thème de Dragon Quest – le jeu vidéo qui fait palpiter toute une génération, enfin, c’est ce qu’on nous a dit -.
Pour cette proposition, il a obtenu le dernier prix. Il s’est rendu compte après coup que cela était probablement dû à son manque de maturité.
Les années passent et à vingt ans, le jeune Tamura quitte son école d’animation et tente le tout pour le tout, en participant au concours d’un des plus grands magazine de manga du Japon - Shonen Jump pour ne pas le nommer -, et là, coup gagnant.
Bien sûr, Tamura nous explique qu’on ne démarre pas avec une série mais avec des histoires courtes de quarante pages. Et si les lecteurs aiment, l’éditeur accorde alors une série à l’auteur chanceux.
Notre mangaka fait donc son bonhomme de chemin dans les pages de Shonen Jump.
Il tente un concours interne, la Gold Cup et c’est là qu’il propose le concept de Beelzebub.
Son idée de départ était de revisiter le manga de voyou en y intégrant une touche originale. Dans ce cas, la touche fut... baby beel, l’enfant du diable.
Il se fait remarquer et la série voit le jour.
A compter de cette date, ce qui a changé pour lui, c’est qu’il devait penser à son lectorat et plus seulement à son éditeur.
Dans les magazines Japonais, des classements de lecteurs sur les séries qu’ils préfèrent sont diffusés et définissent la durée de vie d’un titre. Les éditeur et auteurs sont donc dépendants de ces tableaux et les suivent avec beaucoup d’attention – et de tension – un peu comme les résultats d’audimat des stations de radio ou des chaînes de TV en France.
Ce fut une grosse pression pour Tamura. Et aussi le début d’une vie trépidante consacrée au... travail puisqu’il doit produire une vingtaine e pages hebdomadaires.
L’auteur nous détaille ces semaines :
Jour un : Réunion avec l’éditeur pour définir le thème de l’épisode ainsi que d’autres points importants.
Jour deux à quatre : Tamura s’enferme et réfléchit au découpage du chapitre,
Jour quatre à sept : Le travail de dessin. Les assistants débarquent pour mettrez la main à la page. Tamura a huit assistants, ils mettent en place un système de roulement car ces quatre journées peuvent durer jusqu’à trois heures du matin. Ainsi, il y a toujours six assistants en permanence à l’atelier. Tamura dessine, quatre assistants réalisent les arrière-plans, un ajoute les effets (traits de vitesse...) et le dernier ajoute les trames.
Et le jour huit, Tamura appelle l’éditeur pour le rendu des planches. Et ils enchaînent immédiatement sur le chapitre suivant. En effet, un rapide calcul nous fait comprendre que le jour huit correspond au jour un de la semaine suivante.
Donc, Tamura n’a aucun jour de repos par semaine.
Il a tenu ce rythme jusqu’à la fin de la série, qui a duré vingt-sept numéros.
Au moment où il a décidé de s’arrêter, il a prévenu son éditeur qui a été convaincu par les raisons de Tamura. Maintenant, Tamura travaille régulièrement sur des hors-séries de Beelzebub et nous prépare une nouveau concept.
Après cet échange, le mangaka enchaîne en s’asseyant à une table à dessin pour réaliser devant nos yeux un petit croquis.
Et hop, un beau dessin de Tamura.
C’est là qu’il faut pointer l’inconvénient qu’a présenté cette rencontre : L’interdiction de prendre des photos, à part celle du dessin fini.
C’est pour cette raison que vous ne découvrirez pas le visage de Tamura, ni même ses pieds ou sa main ou sa chemise bleue ou encore ses lunettes. Nous avons tenté, mais même la presse était interdit de photos et une charmante hôtesse est venue nous rappeler à l’ordre.
L’écran géant qui rediffusait l’artiste au travail. Enfin, là, c’était après
Dommage, car il aurait été beau de photographier les feutres de l’artiste courant sur la feuille. Surtout qu’un dispositif intéressant était mis en place. Tamura, assis à une table, dessinait sous les yeux d’une caméra cachée qui rediffusait le tout sur un écran géant. Mais voilà, pas de photos.
ON ne pouvait faire qu’une photo, alors forcément, les gens se ruent.
C’est donc assez triste que nous sommes partis nous replonger dans les allées de la Japon Expo.
Galerie photos
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