Les vierges pas suicidées
Le 3 août 2005
Tourments amoureux et fantasmes secrets dans l’Angleterre des années 30.


- Réalisateur : Tim Fywell
- Acteurs : Romola Garai, Rose Byrne
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Britannique

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– Durée : 1h48mn
– Titre original : I capture the castle
Tourments amoureux et fantasmes secrets dans l’Angleterre des années 30.
L’argument : Suffolk dans les années 30. Cassandra, dix-sept ans, vit dans un château délabré au sein d’une famille excentrique couverte de dettes.
Son père, écrivain, doit reproduire le succès d’un roman écrit douze ans plus tôt, alors qu’il n’a pas écrit une ligne depuis.
Totalement insouciants, Cassandra, sa ravissante sœur Rose, son frère Thomas et leur belle-mère peintre, vivent isolés du monde extérieur.
Leur univers bascule lorsque deux jeunes Américains héritent du château. Non seulement ils doivent trouver le moyen de rembourser leurs dettes, mais la bulle d’innocence dans laquelle la famille vit depuis si longtemps éclate et les sœurs s’éveillent à l’amour, au désir et à la jalousie.
Notre avis : Rose et Cassandra est singulièrement transfiguré par une sensualité portée aux êtres et déploie au fil des bobines des abîmes existentiels intéressants. La première partie, légère et subtile, introduit tous les personnages en surlignant les qualités et les défauts respectifs, puis s’articule autour d’un marivaudage où les sœurs du film (surtout Cassandra, la plus cérébrale et la moins intuitive) traînent avec elles des affects autodestructeurs et surtout un spleen qui n’est pas sans évoquer celui des Virgin suicides. Enfin, lorsque Cassandra réalise que tous les gens autour d’elles sont manipulés ou alors corrompus, elle ne croit plus en l’amour et coupe les cheveux en quatre. Sans céder à la facilité, le film épouse les questionnements de son héroïne pleine d’abnégation et analyse autant ses tourments amoureux que ses fantasmes secrets.
En plaçant son récit dans un contexte précis (les années 30) avec ses personnages prisonniers de leur apparence, Tim Fywell dépeint avec acuité les mœurs de l’époque ainsi que les inquiétudes d’une demoiselle taraudée par la mélancolie et le doute. Pas exempt de faiblesses dans la caractérisation des personnages secondaires, le film surprend cependant par sa faculté à trancher dans le lard de la scène quand la gravité menace de se transformer en lourdeur. Après 11h14, Henry Thomas (adulte) enchaîne plus que bien les productions indépendantes futées et stimulantes.