Déjà vu, déjà ressenti
Le 22 mars 2016
Julien Rappeneau signe un conte kleenex sitôt vu, sitôt oublié.


- Réalisateur : Julien Rappeneau
- Acteurs : Anémone, Noémie Lvovsky, Camille Rutherford, Philippe Rebbot, Sara Giraudeau, Kyan Khojandi, Nicolas Bridet, Alice Issaz
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Société nouvelle de distribution (SND)
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 1er février 2025 21:00
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 23 mars 2016

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Vincent Machot connaît sa vie par cœur. Il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents... Il croise par hasard Rosalie Blum, une femme mystérieuse et solitaire, qu’il est convaincu d’avoir déjà rencontrée. Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l’espoir d’en savoir plus. Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants. Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer...
Julien Rappeneau, ex-scénariste de films aussi variés que 36 quai des Orfèvres, Largo Winch ou Cloclo, et dont Rosalie Blum est la première réalisation, passe à l’adaptation de bande dessinée, mettant sa plume au cœur de la trilogie éponyme de Camille Jourdy. Une orientation toujours aussi disparate qui lorgne cette fois-ci vers le feel good movie, genre fédérateur qui a su dans le passé émouvoir les foules (Amélie Poulain, Intouchables) avec une certaine magie.
Dans Rosalie Blum, le personnage principal, c’est Vincent. Coiffeur et célibataire malgré lui, parce que refusant de voir la réalité en face, à savoir que son ex-petite amie vivant à Paris l’a déjà oublié depuis bien longtemps ; il s’ennuie dans sa ville de province, en l’occurrence Nevers, et se met à suivre un jour la mystérieuse Rosalie Blum sur une curieuse impression de déjà-vu. Le pseudo-mystère qui se tisse, autour de personnages souvent charmants, s’évente assez vite plus on avance dans le film pour déboucher au final sur pas grand-chose de bien consistant.
- Copyright SND
Dans cette ode à la province d’antan, la volonté de séduire est évidente et les personnages ont le lourd fardeau de devoir exposer des solitudes qui gratifient l’empathie des spectateurs. Au second plan, les personnages sont plutôt maigres, bien que Philippe Rebbott et Sara Girardeau fassent ce qu’ils peuvent pour les faire exister. Deux actrices tirent vraiment leur épingle du jeu : la Rosalie éponyme, Noémie Lvovsky, et Anémone, en mère possessive. Elles nous convient à quelques scènes drolatiques et jubilatoires, quand le relief cinématographique ne se montre que vallonné par des collines d’humour émoussées. Quant à Kyan Khojandi, il est le maillon faible du film, tant son incarnation lunaire de Vincent se montre fade et ne nous emporte jamais dans son investigation, faute d’un enthousiasme communicatif.
- Copyright SND
Au final, ce conte fantaisiste charme, un peu, mais avec l’impression de n’être qu’un produit jetable sitôt apprécié, sitôt oublié. Il évolue en surface en se tenant en retrait de ses personnages qui auraient mérité une vision moins lisse. Du pain bénit pour les bons sentiments.
- Copyright SND