Le 3 avril 2019
Scylla fait dans la métaphore footballistique pour son nouveau single, un égotrip poétique dont seul le rappeur a le secret.
Copyright Andy Sabkhi
On n’attendait pas de sitôt de nouveaux morceaux de Scylla, mais rien ne semble arrêter la productivité du rappeur depuis son album Masque de Chair. Quelques mois après son projet avec Sofiane Pamart, Scylla donne un nouveau signe de vie tout droit venu des contrées brésiliennes. Si l’on aime moins le rappeur lorsqu’il se livre à l’exercice de l’égotrip, force est de constater qu’il est bien le seul à en faire de cette manière. De l’égotrip avec la notion de partage, voilà la recette un peu paradoxale de ce Ronaldo 9. Le rappeur belge ne trahit toujours pas sa personnalité sensible même quand celui-ci adapte son écriture à la métaphore footballistique déjà vue partout (cf. la coupe du monde personnelle du Règlement). A la barre du clip on ne retrouve non pas Guillaume Héritier, réalisateur des magnifiques Solitude et Une Clope sur la Lune, mais Virgil Homback, qui perpétue le tour du monde entrepris par Héritier. Un bon moyen pour voyager aux frais de la prod, mais surtout un excellent moyen pour signifier l’absence de frontière dans la musique de Scylla, capable de toucher n’importe qui dans le monde. Et même si le rappeur dresse le constat d’une évolution à travers ce Ronaldo 9, elle s’assimile plus à celle d’un artiste sans cesse en train de muer qu’à un changement de son ADN.