N’y va pas !
Le 16 avril 2008
Une réflexion engagée, mais peu engageante, sur l’envie irrépressible d’émigration des jeunes Algériens.
- Réalisateur : Tariq Teguia
- Acteurs : Rachid Amrani, Samira Kaddour, Ahmed Benaïssa
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Allemand, Algérien
- Date de sortie : 16 avril 2008
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– Durée : 1h51mn
Une réflexion engagée, mais peu engageante, sur l’envie irrépressible d’émigration des jeunes Algériens.
L’argument : Kamel veut quitter, pour Rome, cette Algérie dans laquelle il donne l’impression d’étouffer. Zina, sa comparse, n’est pas très intéressée par l’aventure. Pourtant, elle l’accompagne dans le désert, sur les traces du marin Ferhat, dont son ami a besoin pour sa traversée.
Notre avis : La vue du port est l’image préférée de Kamel qui ne fait pas grand-chose de ses journées, surtout à l’approche de son départ imminent. Zina, qui travaille dans un laboratoire, à l’insu de son père, est une oreille attentive à ses rêves d’ailleurs. Tout en étant souvent la voix de la raison que le jeune homme n’a pas toujours envie d’entendre. Leur antagonisme latent apparaît dans un des premiers plans. Les deux jeunes gens observent de loin le va-et-vient des navires, Zina finit pas leur tourner le dos, tandis que Kamal les fixe obstinément. Leurs motivations sont à la fois évidentes et opaques. Comme ce périple dans le désert, qui, paradoxalement, s’apparente parfois à un hommage au pays qu’ils tentent de fuir. La beauté de ce paysage fantomatique qui s’étend à perte de vue, dans le sud de l’Algérie, est mise en exergue par la bande originale. Même quand ils tiennent tant à partir, l’appel de la musique pousse les protagonistes à esquisser quelques pas de danse. L’ultime moment de convivialité et le dernier appel de cette culture auquel ils tiennent tant.
A travers le rythme lent des images, le réalisateur semble vouloir se rapprocher au plus près du sentiment d’ennui qui dévaste une jeunesse accablée par le chômage et abandonnée à elle-même (l’Algérie enregistre l’un des plus importants taux de l’Afrique du Nord). Rome plutôt que vous démontre combien leur envie d’ailleurs est légitime, mais rappelle tout autant son caractère chimérique. Un policier fera remarquer à Kamel qu’il tente de rejoindre "une république d’esclaves en fuite". Un clandestin de plus dans l’Eldorado européen. Cette ambiguïté permanente offre une base de réflexion intéressante sur les causes d’une émigration qui paraît irrépressible, tant ses origines sont profondes, même si l’on peut reprocher au cinéaste, à force de trop vouloir exposer les faits, d’entretenir le flou et de manquer de posture.
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