Star Académie
Le 25 juin 2008
Déchéance d’un cabotin autant que défense de l’art théâtral. Johnny Depp attachant dans un film qui évite la plupart des écueils du genre.
- Réalisateur : Laurence Dunmore
- Acteurs : Johnny Depp, John Malkovich, Samantha Morton
- Genre : Biopic, Historique
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Metropolitan (éditeur DVD)
– Durée : 1h55mn
– Titre original : The libertine
– Le site du film
– Voir la BANDE ANNONCE
Déchéance d’un cabotin autant que défense de l’art théâtral. Johnny Depp attachant dans un film qui évite la plupart des écueils du genre.
L’argument : Londres, vers 1665. Banni de la cour d’Angleterre, le comte de Rochester est rappelé par le roi pour préparer l’arrivée de l’ambassadeur de France. Ce libre penseur débauché et provocateur va entre-temps renouer avec sa vieille passion pour le théâtre. Il devient le pygmalion d’une jeune comédienne, Elizabeth Barry.
Notre avis : Film à costumes et à décor, qui savent heureusement et non sans élégance se faire discrets, Rochester est surtout un film sur les acteurs. Dans la fange, le stupre et l’ivrognerie de la cour d’Angleterre, une perle gratuite, incorruptible et enivrante brille de tous les feux d’un passé élizabéthain glorieux mais disparu : le théâtre. C’est lorsque Rochester-Johnny Depp ou son roi (John Malkowitch, qui réussit même à ne pas cabotiner - révérence !) sont au théâtre que le film est à son mieux. Sur la scène du théâtre royal, ou sur celle du parlement devant les lords fardés et emperruqués, Johnny Depp s’illustre avec finesse, avec sérieux ou avec humour et de vil débauché devient mentor grave et très professionnel. Avec son minois propice aux rôles à costumes, et abandonnant ses airs romantiques pour un masque de cynisme qu’on ne lui connaît guère, Johnny défend son métier, sa foi, sa vocation. Et l’évocation de l’art théâtral en sort anoblie à mesure que le personnage sombre dans la déchéance.
Car Rochester, le dernier des libertins n’est pourtant pas qu’un film sur le théâtre. Avant tout, il est la fin d’un cabotin, justement, de ces personnages qui restent dans la petite histoire, occultés qu’il sont par la grande. Amoureux donc malheureux, homme de plaisir donc impuissant, débauché donc sombre et dépressif, ce comte de Rochester est un condensé d’un certain Sade (on notera la présence de son valet "Laverge", pour l’allusion au marquis) et d’un Lacenaire du XVIIe siècle - version light et sunlight. Les mauvaises langues auront beau railler les brouillards façon Mylène Farmer ("libertine" avant l’heure) et les agonies façon Reine Margot (de Chéreau), on peut s’attacher à ce personnage brillant et souffrant qui parvient, dans une mise en scène qui évite bien des écueils du genre, à tirer son épingle du jeu, dans un film qui aurait cependant mérité plus de rythme.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent pour parfaire ce portrait de Rochester. Ni les scènes coupées, ni les commentaires audio du réalisateur ne vous sortiront d’une torpeur de mauvais augure. Force est de constater que l’ennui est au rendez-vous. Manque peut-être un making of qui aurait pu relever le niveau en nous laissant entrevoir les coulisses de ce film timoré.
Image & son : Belle image qui se vautre dans le craspec avec ce grain poisseux. La piste Dolby Digital 5.1 remplit son rôle et livre des dialagues limpides, parfaitement détachés de l’ambiance sonore.
|
|
Voir le diaporama | Voir la bande annonce |
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
steffi 16 février 2006
Rochester, le dernier des libertins
Un film à voir si vous aimez Johnny Depp : il tient le film à lui tout seul. Dommage, ca partait d’une bonne idée.