Le 14 août 2021
Natalie Erika James inaugure, avec ce premier long métrage, le début d’une carrière qui s’annonce exaltante et palpitante, tant Relic arrive à jongler entre plusieurs tableaux, sans jamais tomber dans le recyclage. Une fabuleuse découverte.
- Réalisateur : Natalie Erika James
- Acteurs : Emily Mortimer, Bella Heathcote, Robyn Nevin, Jeremy Stanford
- Genre : Épouvante-horreur, Drame fantastique
- Nationalité : Américain, Australien
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h29mn
- VOD : Canal VOD, OCS, Orange, PremiereMax, Viva
- Date télé : 28 octobre 2024 22:45
- Chaîne : RTL9
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 7 octobre 2020
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Résumé : Lorsqu’Edna, la matriarche et veuve de la famille, disparaît, sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent dans leur maison familiale isolée pour la retrouver. Peu après le retour d’Edna, et alors que son comportement devient de plus en plus instable et troublant, les deux femmes commencent à sentir qu’une présence insidieuse dans la maison. Edna refuse de dire où elle était, mais le sait-elle vraiment...
Critique : Relic se situe dans la droite lignée du renouveau horrifique d’auteur, porté par des cinéastes en marge de la production classique, pourvoyeurs de thématiques souvent passionnantes dans leur traitement symbolique et leur ancrage, au sein d’un déroulé narratif à première vue sans surprises. Natalie Erika James a choisi, pour son premier long métrage, le genre très codifié du cinéma d’horreur, bien que Relic se rapproche davantage de l’épouvante psychologique, pour montrer un drame intime d’une cellule familiale en profonde crise existentielle. Cette cellule même, portée par un trio d’actrices à l’alchimie évidente, Emily Mortimer en tête, brillante de fragilité, va être confrontée a des évènements surnaturels maternalisés ici par une présence noire et impénétrable, qui va peu a peu contaminer de manière insidieuse la psyché déjà fragile de la matriarche, tout en ricochant sur les deux dernières générations, la mère et sa fille, alors impuissantes face à l’indicible. La réalisatrice Natalie Erika James cultive à juste titre la tension sur le long terme, semblable à une lente déchéance, distillant dans le cadre ou à travers un élément du décor une clé de déchiffrage insoluble de son œuvre, qui se décline en un maelstrom de sensations.
- Copyright Star Invest Films France
Ce qui ressort irrémédiablement de Relic, c’est cette volonté salutaire de tirer de cette histoire intergénérationnelle, au propos aussi universel que puissamment fataliste, une matière organique. Natalie Erika James, visiblement touchée par la grâce, a réussi à saisir de sa main ce que tant d’auteurs ne font qu’érafler fougueusement. Relic respire la décrépitude, l’agonie d’une maison semblable à un corps spongieux en décomposition, les murs et la tapisserie empreintes de moisissures évoquant la dégénérescence d’une femme au bout de sa vie, la demeure et la Femme ne faisant plus qu’un. Le film explore alors, dans ces derniers instants, des territoires inexplorés, en mariant enfin son dispositif de mise en scène à la pertinence de son écriture dans ce qui pourrait s’apparenter à une débauche d’effets, se révélant un ultime chant du cygne, telle une communion solennelle, un moment de décrochage salvateur et dévastateur, comme rarement le cinéma nous en a donné la possibilité de voir. Un moment où l’horreur peut dorénavant laisser place à une dimension davantage spirituelle, comme si le long métrage n’obéissait définitivement qu’à ses propres règles.
- Copyright Star Invest Films France
Relic est l’occasion inespérée pour Natalie Erika James d’explorer les tréfonds de l’âme humaine et la sénilité, vraisemblablement la maladie d’Alzheimer, dont nous connaissons tous l’issue. Plutôt qu’utiliser la violence sourde d’un récit qui aurait pu facilement vaciller dans l’excès d’un puritanisme vain, elle décide d’embrasser pleinement son dessein macabre en filmant la mort, non pas comme une souffrance perpétuelle, mais comme un élément inoculable. Il ne suffit pas d’évoquer la dernier sommeil, encore faut-il y créer la secousse, l’effervescence, la bouleversement, l’émotion.
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