Le 30 octobre 2016
- Voir le dossier : La saga Rambo
La franchise Rambo, riche de 4 films, en accueillera un 5e, mais sans sa star intégrale, Stallone, qui forcément nous manquera beaucoup.
Dissocier Rambo de Stallone, c’est comme imaginer Laurel sans Hardy, Jekyll sans Hyde...
Incarnation de deux mythes du cinéma américain des années 70-80 (Rocky et Rambo), Stallone a incarné les muscles à l’écran, comme aucun autre avant lui, frayant le passage à l’Autrichien opportuniste, démontrant que l’on pouvait être à la fois culturiste et acteur, mieux, mégastar...
L’étalon italien que l’on aurait rêvé voir, à cette époque, chez Scorsese, réussit avec ces premiers projets (également F.I.S.T. de Norman Jewinson), l’exploit de nous sensibiliser à l’homme et aux mythes d’une Amérique qui se remettait en question.
First blood de Ted Kotcheff, en 1983, s’impose comme une grande chasse à l’homme, une traque du vagabond, du paria. Stallone incarne l’ancien soldat, voué à vivre dans la clandestinité, symbole de l’échec de la grande Amérique.
Le titre du film aux USA ne porte pas encore le nom de son futur sur-homme, contrairement au marché français qui, forcément, voit en John Rambo un patronyme efficace à la Rocky.
Rambo, premier du nom, est le divertissement acharné d’une Amérique paumée, une nation dans la repentance, celle généralisée du début des années 80. Son succès surprise allait transformer l’avatar de Rambo en pur produit reaganien avec des suites sans valeur, si ce n’est, pour le second épisode, une forte valeur pécuniaire : ce fut l’un des plus gros cartons de la décennie quand le 3e chapitre, en Afghanistan, connaît l’échec, ringardisant le personnage pendant 20 ans.
- Copyright Sunset Boulevard/Corbis
Aujourd’hui, la nouvelle de l’exploitation de Rambo, privée de l’ironie du retour "papy-esque" de l’infatigable héros en 2008, à l’occasion de John Rambo (réalisé par Stallone lui-même), sonne comme une mauvaise blague.
Nu Image et Millenium Films, que l’on ne présente plus pour leur mauvais choix cinématographiques (le remake clownesque de Conan, notamment), compteraient donc investir Rambo d’une mission sur plusieurs numéros, à la James Bond, sans les services de Sly, qui a passé l’âge d’exposer son arthrose en débardeur.
La nouvelle du Hollywood Reporter a de quoi susciter l’étonnement. L’agacement même. Certes, Rambo n’appartient pas à la star, on rappellera ainsi l’existence du roman fondateur publié en 1972, mais cette cinquième apparition du personnage à l’écran, dans Rambo : New Blood, si l’on laisse ses préjugés de fanboys s’exprimer, a tout du projet putassier qui devra ramer pour convaincre.
A suivre.
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