Reaching for the moon - le test blu-ray

Elizabeth Bishop, poète et amante. Un sensible et délicat biopic que ce long-métrage qui en délaisse les codes pour explorer l’amour et la perte de l’être aimé, jusqu’à l’obsession. Mis en valeur par une jolie édition blu-ray, le film mérite le coup d’œil.

L’argument : 1951. En manque d’inspiration, la poétesse Elizabeth Bishop quitte New York pour retrouver une ancienne camarade d’université émigrée au Brésil. Là, elle fait la connaissance de l’impétueuse architecte Lota de Soares. Une rencontre qui va redonner vie à sa créativité, mais également réveiller ses vieux démons…

© Pandastorm Pictures

Le film : Passé quasiment inaperçu lors de sa sortie au cinéma, Reaching for the moon pose pourtant un sujet peu commun. Au-delà du simple aspect biographique, le film déploie l’arsenal des grands troubles refoulés, d’une manière étonnamment froide et épurée. Il ne s’agit pas ici d’un biopic contextualisé et exhaustif, explorant à nouveau le topos de l’artiste maudit, mais plutôt du récit d’un étrange phénomène : un ménage à trois exclusivement féminin, dans le Brésil des années 50. Une histoire d’amour à plusieurs voix, avec toute la complexité que cela implique - jalousie, perte de l’être aimé - voilà le triste sujet de ce film, dont les décors extraordinaires viennent égayer cette sombre descente aux enfers, adaptée de la biographie de Carmen L. Oliveira. Occultant totalement le contexte géopolitique et social pour se concentrer sur la psychologie des personnages et leur évolution, Reaching for the moon ne restera pas dans les annales - auprès de ces films engagés abordant la question de l’ homosexualité - mais mérite tout de même que l’on souligne la démarche.

La critique ICI

Les suppléments :

Un making-of (30mn) assez peu intéressant, composé d’une série interminable de témoignages de l’équipe du film (réalisateur, acteurs, costumier etc.), évoquant la source du film, mais laissant entrevoir tout de même quelques rares éléments du tournage. On trouve ensuite - plus original - une série d’effets visuels, d’une durée d’à peine deux minutes, dévoilant les secrets de la reconstitution du paysage des années 50. Intéressant, même si cela met à mal la crédulité du spectateur face à ce décor d’exception. Pour terminer, la bande-annonce.

L’image :

Très bon rendu du travail du chef opérateur dans cette édition qui met totalement en valeur les coloris et retranscrit à merveille l’alternance clarté/obscurité qui rythme le récit. Un petit manque de fluidité dans les mouvements panoramiques est tout de même à déplorer.

Le son :

Le DTS HD 5.1 offre un très bon résultat, les dialogues autant que les bruitages naturels sont parfaitement audibles et le côté intimiste du film est souligné avec justesse. Pas de VF proposée cependant, mais la possibilité d’ajouter les sous-titres pour sourds et malentendants.