Rage – la critique + le test blu-ray

Notre avis : Loin de rivaliser avec Hollywood, le cinéma russe à grand spectacle ne s’exporte que très peu à l’international, donnant une visibilité très limitée de ce que ce pays peut produire chez lui. Il y avait bien la figure de Timur Bekmambetov mais celui-ci s’est délocalisé vers une industrie plus généreuse financièrement pour produire des délires tapageurs sans queue ni tête. Pourtant, en voyant Rage, on se dit qu’en matière de bouffonnerie, les Soviétiques ne semblent pas en reste. Cependant, si un Wanted ou Abraham Lincoln : Chasseurs de Vampires proposaient un divertissement d’une crétinerie assez jubilatoire, le film de Rustam Mosafir ne jouit certainement pas de cette même aura over the top. Dans ces 1h40 où tout est prétexte au combat, le caractère excessif de ce genre de production ne manque pas de gangrener chaque plan par des chorégraphies insensées bourrées de mouvements qui ne servent à rien.

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Ambitieux dans sa démarche, avec une direction artistique de qualité (que ce soit les décors ou les costumes), Rage – ou en tout cas sa promo – revendique 300 comme l’une de ses inspirations majeures, long-métrage au style précurseur qui a su acquérir son statut de film culte. De l’adaptation de Zack Snyder, Rustam Mosafir n’en prend que le travail scénaristique, proche du néant, et sûrement pas la folle maîtrise visuelle. Énorme lacune qui retire tout souffle à cette production russe, les combats lassant très rapidement par une surenchère qui ne trompe pas le spectateur. Les plans-séquences impressionnent au début et promettent au moins quelques combats hargneux, mais au fil des morts Rage verse dans une facilité grossière, avec des effets malvenus et outranciers, comme ces épées émettant plus de bruits qu’un sabre laser en plein combat. A trop vouloir en faire, le film lorgne plus du côté du plus bullshit des blockbusters indiens que des blockbusters américains. Beaucoup trop premier degré pour faire rire, cette production russe ennuie plus qu’elle ne divertit, un comble alors qu’elle sacrifie toute profondeur dramatique devant l’autel du tout-puissant spectacle. Dans ce cas-ci, un spectacle vain et grotesque.

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Le blu-ray :

Les suppléments :

Un making-of de quelques minutes qui doit composer avec sa durée bien trop maigre pour nous en apprendre un peu plus sur l’élaboration de ce film, des décors à la musique. A cela s’ajoute une vidéo sur les costumes. Problème, l’approche clipesque de la vidéo n’est pas adaptée pour profiter du très beau travail de l’équipe en charge de ce département. Pour finir, la bande-annonce du film est anecdotique.

L’image :

Le moins que l’on puisse dire avec ce transfert, c’est qu’il a de la prestance. Avec son piqué rugueux, ce blu-ray met en avant la sécheresse de l’environnement brut et inhospitalier du film, sans en oublier de se montrer précis dans les détails. Parfaitement raccord avec l’univers très viril et brutal de ce Rage.

Le son :

En sur-abusant d’effets sonores en tout genre pour essayer de rendre dynamique et impressionnant ses séquences d’action, Rage donne de la matière afin que s’exprime les graves et le caisson de basse. Ça tabasse lourdement, même si l’équilibre entre les combats et les séquences de dialogues est imparfait. Trop en retrait et pas assez percutants, ces dialogues manquent d’énergie au sein de ce mixage, que ce soit dans la VO ou la VF.

Extrait :