Le bandeau, le glaive et la balance
Le 9 décembre 2014
Panégyrique des associations luttant contre les violences faites aux femmes, Que justice soit notre pèche par manque de lucidité et de modestie.


- Réalisateurs : Jean-Pierre Delépine - Alix Bénézech
- Acteurs : Juliette Besson, Alix Bénézech, Guy Amram
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Français
- Durée : 1h31min
- Date de sortie : 10 décembre 2014

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Panégyrique des associations luttant contre les violences faites aux femmes, Que justice soit notre pèche par manque de lucidité et de modestie.
L’argument : Alors qu’Aline sauve Zaïna d’un mariage forcé, sa sœur Julie est violemment agressée par son petit ami. S’en suit une descente aux enfers pour leur père Daniel, qui tente de maintenir à flot l’association d’aide aux femmes victimes de violences, que sa femme assassinée par un homme violent, avait crée dix années auparavant. Profitant de la cupidité sexuelle masculine, ces trois jeunes femmes choisiront la manipulation mentale pour punir financièrement ceux qu’elles désignent comme coupable de provoquer le malheur des femmes. Jusqu’au jour où un drame viendra stopper net leur petite affaire florissante.
Notre avis : Il se dit que les chiffres parlent parfois mieux que les mots. D’après le gouvernement, 216 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime (mari, concubin, pacsé, petit-ami…) chaque année. 86 000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol. L’importance de ces statistiques défie toute logique. La froideur mathématique de ce constat en décuple l’impact.
© Tous Seuls Production
La gaucherie inouïe avec laquelle Que Justice soit notre traite de ce sujet sociétal défie l’imagination. Tantôt thriller, tantôt mélo, le long-métrage alterne atermoiements et fausses scènes de tension avec une satisfaction très dérangeante. La voix-off, déservie par une écriture pastichée, ajoute au ridicule de cette réalisation facile et empruntée.
S’il est facile de comprendre ce que le cinéaste souhaite dénoncer, l’inélégance mise en œuvre met en lumière l’incompréhension profonde de son auteur du phénomène. La superficialité de la mise en scène en décrédibilise le propos. Après le chômage et les violences faites aux femmes, on ne peut que souhaiter au réalisateur Jean-Pierre Delépine de trouver son combat. Et de le mener de front.