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Le 19 septembre 2005
Russo pose sa loupe sur la fourmilière humaine des petites villes oubliées et décrit une relation père-fils avec une tendresse infinie.
Il aura fallu attendre presque vingt ans pour que ce roman soit publié en France. Richard Russo, déjà, s’imposait comme l’écrivain américain des classes moyennes, posant sa loupe sur la fourmilière humaine des petites villes oubliées.
Richard Russo n’a pas son pareil pour raconter l’attachement des hommes à l’endroit où ils vivent. Ici, le décor a pour nom Mohawk, bled paumé de l’état de New York. Mohawk, c’est une rue principale, de nombreux bars, un bataillon de types bossant dans des industries moribondes, des ouvriers qui se réunissent devant un comptoir après leur journée. Pas de glorieuse perspective d’avenir et pourtant tout le monde s’y attache et y trouve son compte. Russo sait ce que le mot racines signifie.
C’est là que Sam revient après avoir fait la guerre en Europe. Et cette guerre l’a carbonisé. En apprenant que sa femme vient d’accoucher, Sam décide de prendre ses cliques et ses claques et d’abandonner son fils. Son quotidien est rythmé par les chantiers sur lesquels il travaille et les bars dans lesquels il se saoule et joue au billard. Jusqu’au jour où sa femme sombre dans la dépression et qu’il doit accueillir Ned, son fils, devenu adolescent. Pour chacun d’eux, c’est le début d’une nouvelle vie. Sam est un héros à Mohawk, un charmeur formidable, une figure locale respectée et crainte. Ned doit s’adapter à son existence sans horaires ni principes. Livré à lui-même, le fils va se découvrir un attachement inattendu pour ce père alcoolique et irresponsable.
Russo raconte trente ans de la vie d’un homme sans lasser ni se perdre. Sam le dur à cuire, grande gueule, insolent, n’a pas les mots ni la manière avec son fils. Et pourtant, une tendresse infinie et sourde déborde de l’attitude de cet homme, toujours à couteaux tirés. On découvre la naissance d’un attachement sincère et l’éducation réciproque entre un père et son fils. Russo mène ses dialogues avec une intelligence rare et expose une Amérique oubliée, pauvre, repliée sur elle-même. Une Amérique miséreuse, paradoxalement magnifiée par l’humour subtil et le talent de conteur de cet écrivain.
Richard Russo, Quatre saisons à Mohawk, (The risk pool, traduit de l’américain par Jean-Luc Piningre), Quai Voltaire, 2005, 471 pages, 21,50 €
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