Quatre frères

Le roi de la "blaxploitation" nouvelle vague s’attaque à la loi du talion version banlieue de Detroit. Bourré de bons sentiments, macho, violent, mais efficacement mis en scène.

L’argument : Une super mamie reine de la réhabilitation de gosses foutus d’avance se fait descendre lors d’un braquage. Ses quatre "garçons" les plus terribles se retrouvent pour mettre la main sur les tueurs. Comme les gars en questions ne sont pas des tendres et que l’affaire s’annonce tordue, trempée dans la mafia et les flics pourris, va y’avoir du grabuge...

Notre avis : Le nouveau John Singleton (Boyz in the hood, Shaft, 2 fast 2 furious) commence mal. Quatre frères qui se retrouvent après la mort de leur maman mamie nova pour casser la tête à qui lui explosa la sienne. Quatre types caricaturaux, deux blancs et deux noirs, le dangereux (Wahlberg, nerveux), le beau gosse coureur de jupons, le rockeur et le repenti (Andre Benjamin d’Outkast, très bien). On les retrouve dans leur maison d’enfance, se disputant comme des gosses, pleurant autour de la dinde de Thanksgiving, et ruminant leur colère. Les clichés s’entassent.
Puis vient l’heure de la baston, et alors on ne boude pas notre plaisir. Dans les décors enneigés de Detroit c’est un bon petit film de gangster que fabrique Singleton. Pas un coin de rue sans un gamin en baskets, flingue à la ceinture, les ruines d’une demeure incendiée, la misère en un mot. Au milieu du chaos urbain, même les "gentils" agissent comme des rustres. Baffe par-ci, coup de batte de baseball par-là, et bonnes vieilles courses poursuites. Quatre frères ne fait pas de détail : quand il faut tuer, on tue. De sang-froid.
Derrière une morale limite hilarante après le visionnage de près de deux heures de canardage (go to school et home sweet home !), Quatre frères est un film de genre (le film de hood, la "cité" version US) qui tient la route, porté de bout en bout par une excellente bande originale : le meilleur de la soul de la Motown, de Marvin Gaye aux Temptations.