Quand les anges s’en mêlent

Une comédie qui cherche ses marques mais des comédiens qui se défoncent. C’est déjà pas si mal.

L’argument : Esther s’apprête à épouser David. Entre le jeune médecin et la littéraire - Esther cherche un éditeur pour son premier roman -, l’idylle ne se dément pas et la mère d’Esther peut préparer le mariage avec le zèle et le respect des traditions qu’exige l’événement. Pourtant une amie d’Esther, Maya, va séduire David au moment où un ancien ami d’Esther, Adam, resurgit dans sa vie comme un diable de sa boîte...

Notre avis : On se souvenait de Laurence Côte, amante instable de Catherine Deneuve dans Les voleurs : à la fin du film la jeune comédienne assagie travaillait dans une librairie. Exit Deneuve, Téchiné, et Godard et Rivette - excusez du peu. Revoici Laurence Côte trentenaire, toujours belle et juste, et encore libraire, mais à Paris, à l’aise dans les habits neufs d’une jeune femme tellement actuelle - le sexe, les sentiments, les aventures avant le mariage - quoiqu’un peu exotique quand même... Début en fanfare ashkénaze et guirlande de colifichets juifs parigots - la mère, veuve éplorée, aimante et "oranaise", la grosse berline de l’époux médecin donc libidineux, etc. On a beau relire le dossier de presse, cette histoire d’un être qui "prend son envol et se réalise" et cherche à "s’affranchir de l’emprise familial" ne nous a pas semblé l’essentiel de cette comédie pas si légère. On pense plutôt aux films qui précèdent Quand les anges s’en mêlent, et à tous ceux qui le suivront : comment trouver sa moitié, et quoi en faire ensuite ?
Dans une mise en scène qui ne manque ni de rythme (jazzy) ni de mordant parfois (talentueuse Emilie Alibert), mais qui n’a pas grand-chose à raconter en somme, les acteurs font preuve d’une bonne foi et d’un enthousiasme très louables - à l’exception d’un ex-petit copain de lycée dont Laurence Côte-Esther prétend aimer les yeux (mon œil, il a le charme d’un énarque cherchant à flatter son électorat du Finistère Nord). Et ce n’est pas sans un plaisir visible et plutôt élégant que l’auteure de ce premier film (Crystel Amsalem) aime filmer ses acteurs, qui le lui rendent bien. On aurait apprécié une comédie vraiment légère et une écriture plus affirmée pour tous ces comédiens, qui méritent davantage. A suivre ?