Q - la critique

Beaucoup d’encre pour un film qui ose le scandale pour sa promotion. Nous, on sera rapide...

L’argument : A la mort de son père, Cécile 20 ans, quelque peu désemparée, cherche un réconfort auprès de ses amies. Ses amours, au hasard de rencontres, ont parfois un goût amer.
Alice, incomprise par sa mère, rêve d’une grande histoire d’amour. Mais Matt, le garçon qu’elle voit en cachette, est plutôt volage.
Virginie aime profondément son mari mais sa vie intime semble perturbée.
3 histoires et 3 destins qui ne devaient pas se rejoindre...

Notre avis : Plusieurs destins vont être chamboulés par la rencontre avec une jeune femme de vingt ans, Cécile, qui vient de perdre son père. Sa sexualité débridée (en apparence) bouscule les convictions de ceux qui croisent sa route. Mais rien ne l’atteint, et Cécile se dérobe toujours au moment où on pense l’avoir cernée.

Malgré ses nombreuses scènes de sexe non simulées et le charme sensuel de Déborah Révy, Q est loin d’être un film pornographique. Laurent Bouhnik s’emploie au contraire à filmer la peine à jouir, les fantasmes refoulés et à faire mentir les clichés sur la sexualité machiste.

Mais cette ambiguïté est aussi la faiblesse du film. A la fois trash et pudique, sensuel et austère, allumeur et castrateur, Q brouille les pistes et perd le spectateur en cours de route. Les éléments promotionnels en sont le meilleur exemple : l’affiche dévoile un large bandeau « Censuré »... mais la bande-annonce s’achève sur un carton : « Seulement interdit aux moins de seize ans ». Il faudrait savoir ! Quant à l’intention du film, plus elle se dévoile, plus on se dit qu’il est bien difficile de passer après Théorème de Pasolini.