Puppy - La chronique BD

Au cœur d’un cimetière pour animaux de compagnie, une patte émerge des profondeurs : Puppy se réveille, revenu d’entre les morts. Débarrassé de son enveloppe de chair, désormais à l’état de mort-vivant, le petit chien jovial arpente avec maladresse les allées lugubres, sautillant, claudiquant, tombant parfois sur un os. Rex, Vicky, Fritz, Cindy, Charlie... les sépultures qu’il croise sont tout autant des souvenirs qui résonnent dans sa mémoire qu’un terrain de jeu illimité. Jusqu’au moment, où le chiot se retrouve malgré lui projeté dans le monde étrange que les humains ont laissé derrière eux...

luz puppy glenat

Dans un exercice de style sans parole rappelant autant l’esprit des comic strips américains des années 1930 que l’esthétique burtonien de L’Étrange Noël de Monsieur Jack, Luz nous embarque dans un univers sombre, dystopique, poétique, absurde et émouvant, où il laisse exploser son trait expressif et virtuose.

luz puppy glenat Luz c’est un grand talent qui s’exprimait depuis de nombreuses années dans Charlie Hebdo. Éloigné aujourd’hui du dessin de presse, Luz continue de créer et son Puppy fait partie des surprises du mois de janvier. On ne s’attendait pas en effet à cette histoire de chien revenu des morts, perdu dans un monde qu’il souhaiterait joyeux mais le monde des vivants n’est pas évident, Luz le sait par dessus-tout. Au-delà de Puppy, on sent et ressent la nécessité violente pour l’auteur de jouer avec l’image de la mort, de tenter de se débarrasser où tenter de mettre de côté les évènements violents qu’il a subi. Puppy c’est alors pour le lecteur une grande émotion, un graphisme brillant, une ode à la vie face à la mort qui rode partout, un hymne à la création, un clin d’œil, c’est normal, aux copains de Charlie.