Le 30 mars 2020
Depuis ses débuts, la très esthétique série Dark mélange passé, présent et futur. Et l’on s’y perd avec grand plaisir !
- Réalisateurs : Jantje Friese - Baran bo Odar
- Acteurs : Louis Hofmann, Maja Schöne, Andreas Pietschmann
- Genre : Drame, Science-fiction
- Nationalité : Allemand
- : Netflix
- VOD : Netflix
Copyright Netflix
Critique : Série allemande vertigineuse, fondée sur des boucles temporelles, Dark donne véritablement le tournis, puisque la fin peut être l’origine et l’origine peut être la fin, de sorte que passé et futur sont susceptibles d’interagir. Ceux qui connaissent la saison 1 savent que le suicide du père d’un des protagonistes, Jonas, constitue l’un des points de départ. La disparition de Mikkel, aussi. Les deux n’ont pas le même nom, ils sont pourtant liés. A partir de là, trois familles apparemment distinctes voient leurs généalogies complètement remodelées par des configurations temporelles inédites, comme des sabliers qui se renverseraient perpétuellement.
Mais il y a plus : la poésie intrinsèque de la série, dont on avait déjà discerné l’épaisseur, au carrefour de plusieurs esthétiques, celle du peintre Edward Hopper et celle du photographe Gregory Crewdson, qui permettent de joindre la solitude des personnages, perdus dans des décors stylisés par une variété de tons et de lumières.
Souvent, l’action suspend son vol, les personnages sont ralentis dans une rêverie qui échapperait à la pesanteur terrestre, saisis par un clair-obscur qui divise symboliquement leurs individualités.
Ces fragmentations identitaires obéissent aux différentes temporalités : la série se suit presque crayon en main, l’œil rivé sur des généalogies noueuses. Dès le premier épisode de la saison 2, situé dans un monde post-apocalyptique qu’on croirait issu d’un dessin d’Enki Bilal, on comprend que Jonas Kahnwald synthétise à lui seul l’ensemble des fatalités subies par les habitants de Winden : pris au piège de l’année 2052, il est capturé par une horde de mercenaires, dont la muette petite fille Elisabeth, devenue grande, semble la dirigeante.
Sauvé in extremis de la pendaison par la même intrépide, il tente une translation temporelle via la zone grise qui ne le ramène pas à la bonne période, tandis que son double barbu atterrit chez sa mère et que le mystérieux Adam, visage ravagé, auquel obéit l’inquiétant prêtre Noah, se présente également comme étant... Jonas.
La saison 2 multiplie les copies des personnages, qui circulent à travers les époques, plus jeunes ou plus âgés, leurs existences étant tantôt déterminées par le passé, tantôt par l’avenir. Au fond, qui est qui ? On espère que la saison 3 débrouillera toutes ces situations emmêlées.
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Myriam Desvergnes 31 mars 2020
Pourquoi voir ou revoir la saison 2 de la série Dark
Dark est l’une des plus grandes séries actuelles, qui manient les questions sur le temps, la famille et les conséquences de nos choix....d’ailleurs en sont-ils vraiment ? En plus de son aspect esthétique remarquable, notre attention est sans arrêt à l’épreuve : qui est qui et quand sommes-nous ? Une série dont l’écriture et la réalisation méritent l’attention. Le seul bémol est l’absence totale d’humour, mais il est vrai que le propos ne s’y prête pas !