Le 2 février 2014
- Acteur : Philip Seymour Hoffman
- Voir le dossier : Nécrologie
Interprète brillant de films de Paul Thomas Anderson, Sidney Lumet ou Todd Solondz, Philip Seymour Hoffman est mort d’une overdose. Il avait obtenu l’Oscar du meilleur acteur en 2006 pour son interprétation de Truman Capote.
Hollywood vient de perdre l’un de ses meilleurs acteurs. Monstre sacré du cinéma américain de ces quinze dernières années, Philip Seymour Hoffman ne se la jouait pas star, même s’il en était une. Il ne dédaignait pas d’accepter de jouer de grands seconds rôles, qu’il alternait avec des compositions qui le révélaient en tête d’affiche. Il était en quelque sorte le descendant des James Mason, George Sanders et Edward G. Robinson, par sa capacité à se fondre dans les personnages les plus divers, de premier ou second plan, avec une prédilection pour les figures tourmentées et inquiétantes. Après des cours de théâtre à la New York State Summer School of the Arts, il avait fait ses débuts à l’écran en 1991 mais c’est sa rencontre avec Paul Thomas Anderson qui l’a fait connaître du grand public : en 1997, il donna la réplique à Mark Wahlberg dans Boogie Nights. Dans le rôle de Scootie J, Hoffman dégageait une autorité et un charisme amplifiés par un physique hors norme, et qui devaient se renforcer avec les années. Il retrouvera le cinéaste à trois reprises. Dans Magnolia (1999), sommet du film choral, il était l’infirmier qui soignait un Jason Robards mourant et tentait de le réconcilier avec son fils, incarné par Tom Cruise.
Dans The Master (2012), son personnage de gourou scientologue occasionnait la perte de Joaquin Phoenix. L’un de ses plus beaux rôles aura été celui d’Andy dans le polar méconnu de Sidney Lumet 7h58 ce samedi-là (2007), où il formait avec Ethan Hawke un duo de frères peu catholique. Mais c’est son incarnation du rôle-titre de Truman Capote (2005) qui a été son plus gros succès. Sans verser dans le mimétisme, l’acteur s’est identifié pleinement à son personnage et a donné une interprétation subtile, bien aidé par la mise en scène fluide de Bennett Miller. Sa performance fut couronnée par l’Oscar du meilleur acteur. Hoffman a aussi été du casting de plusieurs films de qualité dont Happiness (T. Solondz, 1998), The Big Lebowski (J. & E. Coen, 1998), La 25e heure (S. Lee, 2002), ou bien encore Les marches du pouvoir (G. Clooney, 2011). Outre son Oscar, Philip Seymour Hoffman était lauréat de plusieurs prix internationaux dont un Golden Globe et un Bafta. Il a aussi eu une activité théâtrale (Long Day’s Journey Into Night, 2003).
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