Père Fils Thérapie ! - la critique du film

Notre avis : Misant sur le remake de son propre film De Père en flic, qui fut un gros succès dans sa province natale, le Québec, Emile Gaudreault en propose une version tout aussi cool, le mince argument policier n’étant qu’un prétexte pour configurer une comédie lourdingue, sur fond de thérapie parodique et de réconciliation familiale. Bref, ce divertissement s’accommode des ingrédients d’un feel-good movie, qui ne capitalise que sur des situations débiles et des personnages caricaturaux : la psychologue en tête, qu’un scénario paresseux présente évidemment en grande prêtresse allumée du développement personnel, dont les animations se repèrent avant même que la date du stage ne soit arrêtée : jeux de rôles réconciliateurs, séances de hugs aux vertus curatives, symbolisation du conflit par des objets qui ont une fonction transitionnelle, puisque tout le monde semble parfois régresser au stade de l’enfance, là où on se sent si bien, là où tout le monde peut se retrouver.
Quand les partitions entre les protagonistes sont plus clairement assumées, les stéréotypes générationnels prennent le relais, à travers des dialogues où les jeunes vannent les plus vieux, les nouvelles technologies constituant le carburant habituel de blagues convenues. Richard Berry soutient comme il peut son personnage de père irascible auquel, forcément, le film accorde une rédemption qui se paie de quelques actes contrits. Son fils, qu’incarne Waly Dia, ne connaît que les punchlines métaphoriques et le rôle d’avocat dont Gamblin hérite lui inflige un long chemin de croix, émaillé de gags proches du bizutage (sac plastique sur la tête, contorsions solitaires dans un champ que couronnent les montagnes...). Le ridicule ne tue pas, mais à force, il peut quand même lasser.