Welcome to Bogota
Le 6 mars 2007
Le cinéaste colombien n’en finit pas de dénoncer la corruption qui gangrène son pays.


- Réalisateur : Sergio Cabrera
- Acteurs : Martina García, Daniel Giménez Cacho
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Espagnol, Colombien

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– Durée : 1h35mn
– Titre original : Perder es cuestion de metodo
Le cinéaste colombien n’en finit pas de dénoncer la corruption qui gangrène son pays.
L’argument : Journaliste et détective privé occasionnel, Victor Silanpa enquête sur un mystérieux assassinat : le corps d’un homme crucifié et empalé a été retrouvé sur les rives du lac Bogota. Rapidement, Silampa va découvrir que derrière ce meurtre sanglant se cache une sombre affaire de bien immobiliers. Bienvenue à Bogota, capitale de la corruption.
Notre avis : Sergio Cabrera est un réalisateur au parcours bien singulier. Né en Colombie, il part avec ses parents à l’age de douze ans vivre en Chine. Rentré en Colombie à dix-huit ans, il décide alors de se battre durant quatre ans pour la révolution qui secoue son pays avant de retourner en Chine sans n’avoir rien pu changer. Toujours utopiste, il décide alors de devenir réalisateur afin de dénoncer les travers de la société colombienne.
Adaptation cinématographique du roman à succès homonyme de Santiago Gamboa, le dernier opus de Sergio Cabrera est un film policier assez classique : image sombre et ambiance moite, il nous entraîne sur les pas d’un journaliste malin qui va résoudre une enquête complexe (dans laquelle le film se noie un peu). Si l’intrigue n’a pas de quoi révolutionner le genre, c’est que l’intérêt du film est ailleurs. En effet, Sergio Cabrera cherche avant tout à aborder le problème de la corruption qui gangrène la Colombie. Ancien politicien (il fut vice-président de la chambre des députés colombienne mais dut abandonner sa carrière politique en 2002 avec l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir), Cabrera sait de quoi il parle. S’il dénoncait déjà la corruption dans La stratégie de l’escargot, en 1989 (dans lequel les habitants d’un immeuble s’opposent à une expulsion), la vision qu’il en donne aujourd’hui est très pessimiste mais pas désespérée. Avec beaucoup d’humour, il met en scène des personnages qui croient encore à la justice et refusent de se laisser abattre. Des idéalistes qui savent que pour gagner, il faut savoir accepter de perdre.