Paris à tout prix - la critique

Critique : Avec la réunion de la troupe "La Bande à Fifi", la bonne entente entre les acteurs ne pouvait que se faire ressentir dans le premier long métrage de Reem Kherici. La réalisatrice a en effet voulu retrouver ceux qu’elle considère comme sa famille et avec qui elle a fait ses premiers pas dans le monde du théâtre. On retrouve alors Tarek Boudali (Tarek), Julien Arruti (Lucas), Philippe Lacheau (Firmin) et Pascal Boisson en tant que vigile de la maison de couture. À ce bon casting s’ajoute les humoristes Florence Foresti qui, fidèle à elle-même, nous amuse avec un personnage de langue de vipère qu’elle sait si bien détourner, ainsi que François-Xavier Demaison.

© Gaumont Distribution

En mettant en scène une styliste parisienne en pleine ascension qui devient en moins de vingt-quatre heures une immigrée sans papier, Paris à tout prix nous fait découvrir deux mondes totalement opposés mettant en valeur l’importance de l’amitié, la vraie, et celle de la famille. Malgré le fait que Maya (Reem Kherici) voulait mettre de côté sa famille marocaine, elle est replongée de force dans ses souvenirs d’enfance. En retrouvant sa maison où elle a découvert son goût pour la couture aux côtés de sa grand-mère, reconnecte petit à petit avec ses racines, mais cela s’avère compliqué.

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Devenue femme capricieuse qui côtoie les soirées "branchées" et les personnes qui vont avec, c’est un vrai choc des cultures que l’on aperçoit à l’écran lors du retour dans son pays natal. La réalisatrice est ainsi parvenue à retravailler les préjugés que certains pourraient avoir sur le Maroc. En les pointant du doigt, elle fait ressortir la beauté du pays, celle des paysages ou des valeurs des habitants. Le film nous livre de belles images d’un levé de soleil dans le désert ou encore celles des marchés colorés de ce pays d’Afrique.
Ce retour aux origines permet à la protagoniste de s’enrichir en allant au cœur des choses et de renouer avec sa famille dont le contact avait été rompu suite à un événement déclencheur de tension entre Maya et son père. Ses maladresses s’accompagnent d’une musique qui s’adapte aux lieux qu’elle fréquente, en commençant par une musique classique à la découverte de Paris dans les premières minutes du film, puis plutôt swing en terminant par des chants marocains qui nous transportent dans les dunes du Maroc.

© Gaumont Distribution

Paris à tout prix n’est pas une autobiographie - Reem Kherici étant tuniso-italienne, il reste néanmoins une allégorie du monde du cinéma dans lequel elle vit. En transposant cet univers à celui des défilés, la réalisatrice voulait "faire partager un certain nombre de choses observées dans [son] milieu, qui est celui du cinéma : mettre en lumière le caractère factice de certaines relations supposées amicales, mais qui en vérité ne le sont pas ou restent très superficielles", explique-t-elle, chose qu’elle a amplement réussi à montrer dans son film.