Le 26 juillet 2016
Immobilisme, incommunicabilité, isolement, voilà le programme préparé par Valéry Rosier pour vos prochaines vacances estivales. On avait rêvé mieux.
- Réalisateur : Valéry Rosier
- Acteurs : Alfie Thomson, Péré Yosko , Julienne Goeffers
- Genre : Comédie
- Nationalité : Belge
- Durée : 1h15mn
- Date de sortie : 10 août 2016
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Sélection officielle Festival San Sebastian - Festival International Film Francophone Namur - Prix du Public Festival d’Amiens
Résumé : A Majorque, trois personnages dérivent au gré de leur solitude. Alfie, jeune anglais se cherche amis et amour de vacances. Peré, père célibataire, tente de gérer sa vie de père et son travail accaparant. Annie, septuagénaire, part retrouver un homme rencontré sur internet
- AFFICHE DU FILM PARASOL
Notre avis : Trois européens, trois générations, trois langues différentes mais trois solitudes identiquement parallèles qui ne se rejoignent jamais, si ce n’est dans un infini tellement lointain qu’on le perd de vue. Ce film se veut le reflet de la vacuité de la vie, encore bien plus évidente lors de vacances passées sous un parasol, à l’ombre des autres. Se rapprochant de l’univers trouble du réalisateur autrichien Ulrich Seidl dont il gomme en grande partie la noirceur, Valéry Rosier pose sa caméra au beau milieu de la vie de trois losers pathétiques dont il tente d’extraire le meilleur. Malgré le regard jamais ironique mais plus souvent tendre qu’il pose sur ses anti-héros qui ne trouvent pas leur équilibre, il aura du mal à nous convaincre.
Alfie, jeune adulte au sortir de l’adolescence, coincé entre des parents hyper-protecteurs, erre seul sur un terrain de tennis, racontant à ses copains resté au pays combien il est occupé par ses multiples activités et ses nouvelles connaissances. Plutôt que de rester seul, il s’accoquinera avec les voyous du coin qui le rançonneront et le battront. Il ne lui restera plus qu’à prendre ses jambes à son cou pour fuir leurs coups. Annie, (la fermière Julienne devenue occasionnellement comédienne) est toute entière absorbée par ses amours virtuels et supposés torrides (je suis toute chaude, écrit t-elle) avec un certain André qui finira par l’envoyer paître sans ménagement.
Dans sa colonie de vacances pour seniors infantilisés (la seule scène à l’humour vraiment drôle se déroule dans le bus où tous obligatoirement coiffés de la même casquette orange, entonnent en chœur et gestes à l’appui la chanson Le Gitan de Daniel Guichard), elle refuse les activités proposées et, ordinateur portable ou téléphone à la main, elle passe le plus clair de son temps à la recherche du meilleur réseau, la ramenant inexorablement au repli sur elle-même. Quant à Péré, père célibataire victime de la garde alternée et d’un boulot sans intérêt consistant à faire découvrir aux touristes les « sites pittoresques » de la région à bord de son petit train, il ne ménage pas sa peine pour tenter de renouer le contact avec son adolescente de fille. Il ira même jusqu’à détourner le train et perdre son travail, ce qui n’empêchera nullement la jeune fille de manifester une joie non dissimulée, lorsqu’il s’agira de regagner le foyer maternel. Alternant ces historiettes vaines avec des retours sur ce lieu de villégiature pas vraiment attrayant, Valéry Rosier accentue encore le sentiment de déprime qui nous envahit.
Si durant quelques instants, on a pu s’imaginer suivre avec intérêt le parcours de ces malchanceux plus maladroits que réellement perdants, la mise en scène ne proposant que plans fixes et cadrages décentrés finit par lasser. La caméra semble avoir été posée au milieu de nulle part juste destinée à filmer sans lien aucun tout ce qui se présente sous son objectif. La quasi absence de dialogues et ce lieu de vacances composé de barres d’immeubles dépouillées d’humanité achèvent de donner à cette fiction de 75 minutes des allures d’éternité.
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