Paradise regained
Le 3 novembre 2014
Du grand banditisme au grand spectacle, Andrea Di Stefano écoule sur le marché un produit coupé d’une poignée de fantasmes.
- Réalisateur : Andrea Di Stefano
- Acteurs : Benicio Del Toro, Brady Corbet, Josh Hutcherson, Ana Girardot, Carlos Bardem, Claudia Traisac
- Genre : Thriller, Romance
- Nationalité : Espagnol, Français, Belge, Panaméen
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h54mn
- Titre original : Escobar: Paradise Lost
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 5 novembre 2014
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Résumé : Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites ; un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait… jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.
Critique : Malgré les essais avortés d’Olivier Stone et Joe Carnahan, la vie de Pablo Escobar n’avait encore jamais fait l’objet d’un biopic. Pour sa première réalisation, Andrea Di Stefano s’attaque à cette figure mythique du trafic du drogue. Finement documenté, le long-métrage s’éloigne des sentiers où l’on aurait pu craindre de l’y voir s’égarer. Le film se métamorphose en thriller haletant où la fiction échafaude une nouvelle réalité.
- © Mika Cotellon
Ancrant son récit dans un fait avéré (la traque d’un homme chargé par Escobar de cacher son trésor afin de garder son emplacement secret), Paradise Lost se découvre comme un conte pour enfants. Dans une Colombie pauvre et désemparée plane l’ombre menaçante du baron de la drogue. Et si « personne n’échappe à Pablo Escobar », nul n’est pour autant épargné par l’âpreté de l’existence. Petit père ayant bâti son empire sur la vente et l’exportation de la cocaïne, le chef du cartel de Medellin renverse les conventions sociales et rêve pour son peuple une vie nouvelle. Mais le sang appelle le sang.
- © Mika Cotellon
Benicio Del Toro pèse de tout le poids de son charisme sur le long-métrage. Il concède à Paradise Lost un cachet unique. Josh Hutcherson gravite dans l’orbite de son influence, mais le jeune comédien fait montre d’une qualité de jeu jusqu’ici insoupçonnée. L’arc narratif dépare l’ensemble de beaucoup de son charme. Le montage erratique semble soumis aux contraintes de notre époque et l’utilisation peu judicieuse de flash-back en amoindrit l’impact. En s’attardant sur l’histoire d’amour entre le jeune Nick, surfeur canadien, et la superbe Maria, nièce d’Escobar, le film éclaire la monstrueuse mécanique de la narcosphère.
« Mieux vaut régner en enfer que servir au paradis » écrivait John Milton. Avec Paradise Lost, Andrea di Stefano illustre ce propos avec goût.
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