Par suite d’un arrêt de travail

Timsit et Berling, duo comique d’un film social qui atteint vite ses limites.

L’argument : Arriviste esclave de la réussite, Marc Roux (Patrick Timsit) voit son avenir suspendu aux avancées sociales. Une grève monstre paralyse la France et, du même coup, sa carrière : il doit se rendre urgemment à Rome pour signer le rachat d’une société transalpine. Sur le quai de la gare de Lyon, il fait la connaissance de Vincent Disse (Charles Berling), un soixante-huitard qui se rend aussi dans la capitale italienne...

Notre avis : Le grand et le petit, le mec cool et le chieur : le réalisateur Frédéric Andréi (anciennement comédien chez Beineix) a construit son film à partir d’une dynamique comique classique, le rapprochant des cartons de Gérard Oury. Cependant, le voyage en Italie qu’il nous propose est une balade dans un humour moins ravageur, peut-être pour avoir été trop décliné dans le passé. Sa principale déficience : le duo Timsit/Berling. Il n’a pas la gnac des grands tandems, ceux qui scotchent au premier coup d’œil et font hurler de rire le public des salles obscures. Aussi, Andréi a filmé une fable sociale qui tourne court parce qu’il espère trop de ses acteurs. Une bonne idée de court métrage, il est certain, qui atteint ses limites gonflé en long.
Plutôt que d’escompter un ensemble cohérent et rentre-dedans, il vaut mieux voir le film pour ce qu’il est : une suite de scènes divertissantes dont les plus abouties opposent deux bouffons sociaux, pris aux pièges de leurs rêves de consumérisme et de liberté impossible. Dans cette escarmouche masculine, Dominique Blanc s’impose comme l’atout majeur du show. Avec peu d’effets, elle flambe le film d’une amertume drôle et pathétique. La quarantaine, c’est l’âge où tout n’est plus possible.