Une affaire de chiens
Le 5 juillet 2017
Un film d’animation sympathique malgré une morale un peu trop appuyée.
- Réalisateurs : Alberto Rodriguez - Nacho La Casa
- Acteurs : Antoine Duléry, Ramzy Bedia, Armelle
- Genre : Animation, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Espagnol, Canadien
- Distributeur : ARP Sélection
- Durée : 1h31mn
- Date télé : 24 août 2023 21:05
- Chaîne : Gulli
- Titre original : Ozzy
- Âge : À partir de 6 ans
- Date de sortie : 12 juillet 2017
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Résumé : Ozzy, un adorable chien, fait le bonheur de ses maîtres. Ceux-ci devant partir quelques mois à l’étranger le confient à un luxueux hôtel pour chiens. Ils ignorent qu’en réalité Blue Creek est une prison. Ozzy ne se laissera pas faire. Avec l’aide de ses copains de cellule, il fera tout pour retrouver la liberté.
Critique : Ozzy est un chien joueur et quelque peu destructeur, adoré par ses maîtres. Lorsque ceux-ci partent en voyage au Japon, l’animal est envoyé dans une soi-disant résidence canine de luxe. Mais sous cette couverture se cache en réalité le réseau d’une prison pour chiens dans laquelle Ozzy est envoyé.
Dans le centre de détention, surprise : pas d’hommes. Les détenus sont des chiens, les gardiens sont des chiens, et même le personnel administratif est composé de chiens. Comme dans les fables de La Fontaine, les réalisateurs Alberto Rodriguez et Nacho La Casa ont décidé de faire parler les animaux pour parler des hommes. Et comme dans les fables de La Fontaine, il y a une morale à la fin du film.
- Copyright Walt Disney Studios Motion Picture Spain
Ozzy, la Grande évasion joue sur deux niveaux de lecture et d’interprétation : l’on peut autant y voir la dénonciation de la maltraitance animale (combien de personnes abandonnent leur animal de compagnie à l’approche des vacances d’été ?) qu’une métaphore des hommes qui se maltraitent entre eux : l’usine à frisbees dans laquelle travaillent les détenus à quatre pattes renvoie au travail à la chaîne des ouvriers ; le personnage de Vito, le chihuahua parrain de la prison, fait référence à quelques films de gangsters cultes en même temps qu’il rappelle la gangrène inguérissable du crime organisé ; Decker, gros saint-bernard toujours assis dans son bureau et méprisant les prisonniers sous sa surveillance, est le portrait craché des victimes et complices d’une administration et d’une bureaucratie toujours plus absurdes.
- Copyright Walt Disney Studios Motion Picture Spain
Du côté de la technique, c’est aussi réussi : si l’animation de la séquence d’ouverture, où Ozzy s’enfuit dans la rue après avoir fait une bêtise, apparaît un peu raide à l’écran, l’ensemble est fluide et bien réalisé. De même, les personnages principaux – parmi lesquels Chester, le vieux sage, et Fronky, le roi de l’évasion ratée – sont attachants, bien construits et souvent drôles.
Bien entendu, la morale de l’histoire se voit gros comme une maison dès l’affiche du film : ce n’est pas le chien qui est méchant, c’est l’homme. Il n’y a pas de mauvais chiens, il n’y a que des mauvais maîtres. Mais Ozzy, la Grande évasion est aussi un joli conte initiatique sur le courage, le dépassement de soi et la certitude que rien n’est impossible lorsqu’on se donne les moyens de parvenir à ses fins.
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