Le 26 mai 2024
- Scénariste : Jason Aaron>
- Dessinateur : Alexandre Tefenkgi
- Genre : post-apo
- Editeur : Urban Comics
- Famille : Comics
- Date de sortie : 26 avril 2024
Un récit post-apocalyptique en provenance des États-Unis qui imagine une histoire d’amour baroque et qui met en scène les dérives du survivalisme.
Résumé : Mezzy est une experte de la survie. Formée par les terribles « rangers » de la friche, elle est capable de vivre en autonomie en tirant le meilleur parti de l’environnement totalement dévasté, saccagé par le plastique et marqué par la désertification. Alors qu’elle n’a pas croisé âme qui vive depuis des semaines, elle rencontre par hasard Maceo, un jeune homme qui vit dans les restes d’une ville désormais déserte. Très bricoleur, ce dernier survit dans les restes d’un immeuble sans avoir besoin de sortir. Cette rencontre va bouleverser la destinée des deux personnages… Mais entre la nécessité de survivre et la traque que mène les anciens compagnons de Mezzy contre cette dernière, leur voyage n’aura rien d’une promenade de santé.
Critique : Jason Aaron est un scénariste chevronné reconnu – du côté de la production indé – pour Southern Bastards, série pour laquelle il a reçu l’Eisner Award de la meilleure série et du meilleur scénario, ainsi que pour Scalped, co-créé avec R.M.Guéra pour le label Vertigo de DC Comics. Cette fois, le scénariste s’associe à Alexandre Tefenkgi, dessinateur qui a officié dans l’espace franco-belge avant de franchir l’Atlantique pour réaliser Outpost Zero ou The Good Asian. Publié chez Boom ! Studios, Once Upon a time at the end of the world surfe sur la mode du récit post-apocalyptique pour créer un récit plaisant, fondé sur la relation entre les personnages de Maceo et Mezzy, deux personnages aux caractères antagonistes et aux qualités complémentaires. La principale originalité du scénario réside dans le retournement des stéréotypes de genre et la dénonciation du survivalisme et du virilisme. En effet, Maceo est un cœur tendre et sensible qui n’apprécie guère la violence et s’avère peu adapté à la « friche », quand Mezzy est une femme rompue aux exercices physiques dont les compétences en survie et en combat impressionnent même ses principaux adversaires. Mezzy est en effet poursuivie par les « rangers de la friche », une bande qui cultive les principes du survivalisme, incarné dans une sortie de livre sacré, et méprise les « enfrichés » incapable de se détacher des biens matériels. Cette mise en scène constitue une manière d’interroger notre rapport à la consommation : le retour à une forme de dénuement matériel doit répondre aux dérives de la sédentarité et de la surconsommation
- © Jason Aaron, Alexandre Tefenkgi / Urban pour l’édition française
Le dessin d’Alexndre Tefenkgi, qui correspond pleinement aux codes classiques du comics, repose sur des aplats de couleurs, des visages expressifs et une alternance entre les paysages désertiques et les villes désertées remplies de déchets. La scène d’ouverture, qui montre Mezzy en train de ramer sur une mer de déchets, s’avère à cet égard emblématique de la tonalité graphique et de l’ambiance du récit. Le découpage varié s’avère in fine efficace, et contribue à faire de ce premier tome une lecture fort plaisante, dont la chute nous ouvre de nouveaux horizons et nous donne très envie de découvrir la suite…
- © Jason Aaron, Alexandre Tefenkgi / Urban pour l’édition française
Galerie photos
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