Le 8 avril 2013
- Genre : Bande originale
- Voir le dossier : Tron, Oblivion
Plus fort que la BO de Daft Punk pour Tron l’héritage ? Voici notre avis sur la B.O. du nouveau film de Joseph Kosinski avec Tom Cruise, composée par M83.
Plus fort que la BO de Daft Punk pour Tron l’héritage ? Voici notre avis sur la B.O. du nouveau film de Joseph Kosinski avec Tom Cruise, composée par M83.
Alors que les critiques d’Oblivion se font toujours attendre sur le net, embargo oblige pour respecter le public américain qui le découvrira après tout le monde, le 19 avril prochain, nous avons eu la chance de découvrir la bande-originale d’M83 composée par Anthony Gonzalez et Joseph Trapanese. Prévu à la vente chez Back Lot Music le 9 avril prochain, le score sera disponible en version simple de 17 titres et version De Luxe avec une trentaine de titres disponibles, rien que cela. La BO sera également disponible dans une version vinyl qui suscite déjà les envies.
Alors que la formation française M83 nous a fourni dix ans de CD électro vaporeux et entêtants, culminant avec le succès mondial de Hurry up, we’re dreaming (l’un des plus beaux opus de 2011, rien que cela !), il était intéressant de voir comment Anthony Gonzalez allait se débrouiller aux commandes d’une B.O. pour un blockbuster américain. Pas n’importe lequel d’ailleurs, Oblivion, film de Joseph Kosinski qui s’était démarqué par sa première réalisation, Tron l’héritage où le groupe Daft Punk avait rivalisé de génie pour concocter l’une des plus belles bandes-originales de ces dix dernières années, voire même dans le genre S.F., l’une des plus belles BO tout court, avec Dune ou Blade Runner. Pour éviter les faux pas sur une production aussi monumentale, le compositeur Joseph Trapanese, déjà actif sur le score de Tron 2 est venu superviser le travail de Gonzalez.
Le résultat semble vouloir constituer avec Tron l’héritage un ensemble cohérent, dans l’esprit de Trapanese et surtout à la hauteur de la vision épique et profondément sensorielle de la science-fiction que semble avoir Joseph Kosinski. Les réminiscences « Tronesques » sont innombrables, la BO du duo français n’a-t-elle pas influencé des dizaines de compositeurs de blockbusters américains par la suite, et même notre David Guetta national qui a pompé à fond le travail de Daft Punk sur Alphabeat ?
Du Tron, on en entend beaucoup dans la composition d’M83, mais pour autant Gonzalez ne perd jamais son intégrité artistique, puisqu’il offre ce qu’il sait faire de mieux, des épopées électro éthérées, une constante depuis ses débuts, toutefois, là où Daft Punk réussissait à rendre chaque morceau totalement indispensable, même sans les images, la B .O. de Oblivion se pare de quelques titres illustratifs qui ne parviennent pas à trouver une légitimité mélodique propre. Pour autant, on ne les remettra pas en cause dans le cadre d’une bande-originale, le travail d’M83 et de Joseph Trapanese est juste une merveille émotionnelle, épousant les mélodies alambiquées du groupe niçois, les tendances ténébreuses d’Hans Zimmer dans The Dark Knight et évidemment les références épiques de Daft Punk. Du grand art ! On notera également la participation vocale de Susanne Sundfør, déesse de l’électro scandinave, dont le passage à la salle Pleyel restera l’un des plus beaux concerts de sa carrière.
Les 17 titres de l’édition standard :
– 1 Jack’s dream (1’22) : intro onirique un peu légère, qui ne se justifie que par le film… On passe.
– 2 Waking Up (4’09) : un côté Tron se fait immédiatement ressentir. La composition est ample et majestueuse. L’éveil commence et se développe en une sacrée envolée qui ne semble jamais vouloir s’arrêter pour finir sur un crescendo…
– 3 Tech 49 (5’58) : titre de transition au préalable, mais la durée de 6mn du morceau nous entraîne vers le thème épique du film. La jubilation intervient au bout de 4mn qui mènent à l’exultation.
– 4 Starwaves (3’42) : premier single révélé de l’album, cet instrumental court, Tronesque dans sa construction est dans la lignée des mélodies infectieuses d’M83 avec un crescendo immense… Comme un rêve duquel on ne veut jamais se réveiller. La chanson finale en sera le parfait développement.
– 5 Odyssey Rescue : cela démarre comme un morceau progressif glauque de Tangerine Dream des années 70, pour aller se poser peu à peu vers des basses plus illustratives. On reconnaît encore l’influence de Tron.
– 6 Earth 2077 (2’23) : c’est court, mais c’est d’une beauté hypnotique, avec sa construction toute en spirale qui sait ériger les émotions au plus haut.
– 7 Losing Control : titre construit comme un requiem avec les violons synthétiques très à la mode en ce moment, et une rupture mélodique en cours de chemin. Hans Zimmer et l’ombre de son Dark Knight plane aussi sur ce valeureux morceau de 3’56.
– 8 Canyon Battle (5’57) : pour ce moment de bravoure dans le film, on trouve ici un développement étonnant en toute fin de morceau qui fait monter sérieusement la pression. Un morceau belliqueux qui se savourera sûrement davantage avec les images.
– 9 Radiation Zone (4’11) encore un morceau illustratif avec rupture en cours d’écoute, qui s’achève en cacophonie.
– 10 You can’t save her (4’56) : encore un morceau divisé entre chaos et nappes aériennes plus envoutantes, il distille quelques notes récurrentes du thème du film. La fin est anecdotique.
– 11 Raven Rock (4’34) : le thème est repris de façon orchestrale, mais toute en sourdine au premier abord pour un moment léger d’émotions fines et d’élégance, avant de se charger de quelques basses plus lourdes sur la fin pour assombrir les perspectives. Les dernières notes montent très haut !
– 12 I’m sending you away (5’38) : une autre variation du thème qui est ponctuée par un beau feu d’artifice musical. C’est éthéré, aérien… Du pur M83 qui bouleverse !
– 13 Ashes of our fathers (3’30) : un nouveau crescendo musclé qui devra, pour toucher, trouver sa force, on l’imagine, dans les images.
– 14 The temple of our gods : rythmes un peu techno pour une ambiance caverneuse qui s’insinue peu à peu, comme un léger souffle, avant de finir en chorale de synthèse d’une puissance inouïe qui renvoie aussi à un passage « organique » de Tron. L’un des meilleurs morceaux du score !
– 15 Fearful odds (3’09) : le thème émane des boucles qui s’entremêlent en fond avant de se libérer de façon lyrique, voire pompeuse . Un peu court, mais pertinent.
– 16 Undimmed By Time Unbound By Death : aussi court que sobre. Une ponctuation dans l’album.
– 17 Oblivion (feat Susanne Sundfør) : la voix de l’interprète iconoclaste norvégienne nous ravit et nous renvoie à ses plus beaux singles (White foxes, The Brothel…) quand le morceau développe le thème avec toute la puissance sous-jacente pendant son exploitation en leitmotiv tout au long de cette bande-originale sans fausse note.
Découvrez la bande-originale ICI
Notre avis sur la BO de Tron : ICI
Disponible le 09/04/13 chez Back Lot Music
Galerie photos
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