#Nouveau Contact – La chronique BD

Une histoire qui démarre calmement pour s’accélérer très rapidement. Doug, ermite bougon vivant retiré du monde, n’en cherche pas moins à y trouver une reconnaissance par ses photos. La vision de ce monstre étrange, qu’on aperçoit dès la couverture, et surtout ce curieux réflexe de poster la photo vont chambouler sa vie.

Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, ce sont aussi les personnages entourant Doug qui vont être impactés, de la nouvelle voisine, Miss Holmes, à l’ex-femme de Doug, ainsi que Maggie, une amie tenant la boutique du coin. Car cette photo va attirer tous les groupuscules de la Terre sur place, écologistes, chasseurs d’ovnis, militaires, anonymous, catholiques, féministes...

Tant et si bien que le monstre devient vite obsolète, la situation menaçant d’empirer comme une cocotte minute au bord de l’explosion au fur et à mesure des pages.
Comment tout cela va-t-il finir ? A vous de le découvrir en allant lire cette bande dessinée.
Les personnages très humains traînent leur défaut et brandissent leur qualités. Ils tentent de tirer leur épingle du jeu ou du moins de ne pas être emporté par ce déferlement numérique. On s’attache à eux, qu’ils soient très présents comme Doug ou moins comme ses femmes qui l’entourent, voire épisodique comme ce hacker qu’on ne voit que le temps de quelques cases.

Bruno Duhamel / Grand Angle

Au dessin, Bruno Duhamel nous offre une BD aux compositions travaillées, au graphisme semi-réaliste, et surtout une BD nous présentant un palmarès de visage car en-dehors des personnages principaux, il y a une kyrielle de têtes au travers de tous ces manifestants, revendicateurs et autres militaires en tout genre.
Les couleurs sont distillées comme des touches et se mélangent discrètement, créant des ambiances fort sympathiques. Le bel exemple en sont ces blancs illustrant la mer qui frappe la rebord mais surtout ces teintes de vert multiples se mélangeant pour former l’herbe des Highlands.
L’action reste toujours très lisible dans un découpage s’étalant au maximum sur trois bandes, gardant des cases assez grandes et permettant aux personnages de nous dévoiler leurs émotions.

#Nouveau Contact est une belle surprise, une mise en abyme de notre société 2.0, une histoire traitée aussi avec humour pour dénoncer les dérives trop excessives où notre société du tout numérique a plongé. A lire avec tous les écrans débranchés, bien sûr !