Le 1er février 2017
Une histoire qui s’annonçait romantique et qui se transforme en documentaire sur la boxe. Malgré un casting de bon aloi, on n’évite pas l’ennui.
- Réalisateur : Dan Uzan
- Acteurs : Karim El Hayani, Faten Kesraoui
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h16mn
- Date de sortie : 8 février 2017
7ème Festival International du film de la Roche-sur-Yon
Résumé : Depuis sa séparation, Faten vit chez son frère aîné, seule avec son bébé. Elle aime Karim et ils ont pour projet de se marier. En attendant de voir leur union se concrétiser, Karim doit se faire accepter par la famille de sa future femme. Mais il a bien d’autres défis à relever, à commencer par rassembler l’argent pour payer la cérémonie et trouver un vrai travail. Sera-t-il à la hauteur ?
Notre avis : Une salle de boxe dans une banlieue de la région parisienne remplie d’amateurs et de jeunes débutants. La caméra s’arrête sur le visage de l’un d’entre eux, ruisselant et concentré sur l’effort et saisit toute la beauté des gestes de notre « héros » . Il s’appelle Karim, il a 27 ans, vit chez son père et la boxe, c’est toute sa vie. Avec un acharnement que rien ne pourrait interrompre, il prépare son premier combat et rêve de devenir boxeur professionnel. L’autre projet qui lui tient à cœur, c’est celui d’épouser Fathen, une jeune femme divorcée avec un enfant à charge issue d’un milieu social-culturel un peu différent du sien. Tiraillé entre ses choix et les sacrifices qu’ils impliquent, il devra aussi affronter les réticences de son futur beau-frère qui doute de sa capacité à faire vivre une famille. La situation se complique encore quand Karim, victime d’une blessure au poignet, n’est plus certain de pouvoir continuer à boxer.
- Copyright KMBO
Dan Uzan, dont c’est le premier long-métrage, a réalisé plusieurs courts métrages entre 2002 et 2006, puis un documentaire de 29 minutes Redouane en 2012, où il dépeint l’univers de la boxe, en suivant un boxeur avant son premier combat professionnel. Suite à cette expérience et à la découverte du milieu de la boxe, il écrit une fiction autour d’un des personnages rencontrés lors du documentaire. Le choix de Karim (dont c’est le vrai prénom dans la vie) s’impose à lui, avec raison. Son air juvénile et entêté s’accorde avec justesse à la maturité lucide de Fathen, actrice non professionnelle également et le couple qu’ils forment, bluffant de naturel, est la seule vraie bonne surprise du film. Car le scénario, plus que léger, ne dépasse jamais le stade du documentaire et ne laisse que peu de place à l’histoire d’amour qu’il nous promet.
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Manquant de rythme, il s’appesantit longtemps sur des scènes de boxe répétitives alourdies d’une multitude de détails qui, à défaut de faire avancer l’intrigue, n’intéresseront que les vrais amateurs du sport. A l’heure où Karim devra se résoudre à confier sa main à la chirurgie dans l’espoir de pouvoir continuer à pratiquer son activité favorite, le spectateur sera même gratifié d’une réalité médicale digne d’un reportage sur les progrès de la science, dont on ne saisit pas vraiment l’intérêt dans une fiction de cet acabit. Quant aux discussions menées autour d’un repas par les membres de la famille de Fathen à propos de son éventuelle union avec Karim, elles ne sont pas sans rappeler les déjeuners dominicaux qui réunissent les familles où chacun, surtout soucieux d’avoir le dernier mot, fait en sorte qu’aucune solution ne soit trouvée. Les dialogues d’une réelle banalité ne pimenteront en rien ce pur moment d’ennui. La surenchère sur la belle image de la ville de Levallois, dont la mairie d’un coup de baguette magique accorde à ce pauvre citoyen en perdition le poste dont il avait justement besoin (et qu’il refusera !) nous éloigne définitivement de l’idée d’accorder tout crédit à ce récit mal bâti, dont la fin abrupte sonne comme un constat d’échec.
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velocio 3 février 2017
Nous nous marierons - la critique du film
Pas du tout d’accord avec cette critique négative : "Nous nous marierons" est un extraordinaire premier long métrage, un film-uppercut qui marie de façon parfaite un intéressant volet documentaire à un passionnant volet fiction. Un film qui passionnera les spectateurs, même ceux qui, comme moi, ne sont absolument pas intéressés par la boxe. Quant aux "comédiens", ils sont criants de vérité.