Le 1er novembre 2018
Comédie sans prétention mais agréable et soignée, Nous les gosses est le reflet d’un cinéma distrayant et gentiment moral.
- Réalisateur : Louis Daquin
- Acteurs : Pierre Larquey, Raymond Bussières, André Brunot, Gilbert Gil, Louise Carletti
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Consortium Cinéma
- Editeur vidéo : Pathé Vidéo
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 2 décembre 1941
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– Sortie combo DVD + Blu-ray : le 7 novembre 2018
Résumé : Un élève du primaire brise par accident la grande verrière de son école. C’est alors un véritable élan de solidarité qui se manifeste au cours de la récréation : tous ses camarades décident de le soutenir en travaillant pendant les vacances d’été afin de payer la reconstruction. Ainsi, c’est un véritable petit trésor qu’ils arrivent à constituer. Mais un voyou du coin s’empare de leurs économies. C’est l’occasion pour ces jeunes bambins de mener leur première enquête en tentant de récupérer leurs gains...
- © Tous droits réservés. Photo proposée par Pathé.
Notre avis : Considéré comme le premier film de Louis Daquin, tourné sous l’Occupation et très apprécié en son temps, Nous les gosses se rattache à une tradition américaine, celle des bandes d’enfants débrouillards (Our gang, à l’écran dès 1922, célèbre aussi pour avoir créé des groupes interraciaux, et il n’est peut-être pas indifférent que Daquin ait inclus une petite Noire dans son casting). Aux prises avec une difficulté passagère, ici une verrière cassée à l’école et qu’un garnement doit rembourser, les écoliers débordent d’imagination pour réunir la somme : ils vendent du muguet, cirent des chaussures, donnent des cours d’argot (savoureuse séquence d’un langage en partie oublié) ou mendient auprès d’un « professionnel ». Cette situation basique offre un support idéal à des petits numéros comiques (la tirelire, les chaussures salies pour être cirées, ce qui ne peut qu’évoquer The kid), plus ou moins réussis. Mais les gamins sont impeccablement dirigés, contrairement au couple d’adultes qui frise perpétuellement la niaiserie, et leur entrain fait passer quelques facilités.
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Daquin s’amuse également à disperser des mises en abyme : ainsi voit-on sur une affiche le nom de Larquey, qui joue dans le film ; de même au début le maître lit-il un extrait d’un livre de Marcel Aymé, le dialoguiste. Mais c’est surtout par sa mise en scène, rigoureuse et presque virtuose, que le cinéaste étonne : amples travellings, cadrages soignés, utilisation habile des décors (voir la scène où Nicolas se prépare à avouer à ses parents son forfait : les ombres du couloir dessinent une toile d’araignée dans laquelle il est pris). La fluidité s’accorde parfaitement à cette histoire pétrie de bons sentiments et généreuse.
Comme pour tout film tourné à cette période, on ne peut s’empêcher de chercher un sens second : y a-t-il là un éloge des enfants de la patrie tels que les souhaitait Pétain, honnêtes et travailleurs ? Au contraire, Gaston (le voleur de la somme gagnée par les gamins) représente-t-il le danger d’un occupant qu’il faut châtier ? On serait bien en peine de trancher. Mieux vaut profiter sans arrière-pensée d’un spectacle souriant, gentiment désuet dont quelques aspects sombres (le père violent de Nicolas) n’entachent pas l’optimisme.
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Le Blu-ray
Les suppléments :
Thomas Baurez et Jonathan Broda entreprennent de réhabiliter Daquin, et voient le film comme un « message sur la liberté et la contestation de l’autorité ». On peut n’être pas d’accord et trouver leurs analyses intéressantes (23mn). Les trois autres bonus sont de courtes archives sur la France de Vichy (5mn).
L’image :
Pour un film de 1941, c’est un quasi-miracle : l’image est stable, correctement définie, et le noir et blanc impeccablement rendu. Pas un parasite à l’horizon.
Le son :
Malgré de légères saturations et un encore plus léger sifflement dans les dialogues, la piste 2.0 DTS-HD Master Audio étonne par sa clarté. Pratiquement rien d’inaudible (sauf peut-être les chansons des enfants), bref une belle restauration.
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