Noor - le test DVD

Entre le documentaire et le road movie, Noor suit le parcours initiatique du personnage éponyme, un ancien khusra qui traverse les paysages somptueux du Pakistan à la recherche d’une nouvelle identité de genre. Une véritable perle.

L’argument : Noor veut être un homme. Il ne fait plus partie des Khusras, la communauté des transgenres du Pakistan. Et il a définitivement tourné la page de lʼhistoire dʼamour quʼil a eue avec lʼun dʼentre eux. Désormais, il a un travail dʼhomme dans un centre de décoration de camions, et il sait ce quʼil veut : trouver une femme qui lʼacceptera tel quʼil est...

© Zootrope Films

Le film : Très bien reçu à Cannes en 2012, dans le cadre de la sélection ACID, Noor a aussi conquis le Pakistan, fier de voir son histoire ainsi mise à l’écran. C’est en traversant le Pendjab que les deux cinéastes ont rencontré Noor, un jeune homme qui leur a immédiatement ouvert les portes de sa demeure et raconté son histoire. Devenu dès lors le protagoniste de cette fiction qui s’inspire de sa vie, ce comédien non professionnel crève l’écran par son interprétation simple et vraie. A l’écran comme dans la vie, pourrait-on dire. C’est d’ailleurs parce qu’il semble oublier la caméra que l’on a d’autant plus de facilité à suivre son parcours et à pénétrer totalement dans l’univers du film. Au-delà de l’aspect documentaire, qui donne à voir les conflits de castes et les problèmes d’identité de genre, Noor est une sorte de conte, dans lequel un homme part à la recherche d’un lac mystérieux qui pourra exaucer ses vœux. A partir de là, le spectateur se trouve face à un véritable film-photographie, dans lequel les massifs montagneux s’offrent à perte de vue, comme arrière-fond de cette quête d’une vie nouvelle, ponctuée de rencontres improbables. La photographie du film est magnifique et le sujet inédit.

La critique : ICI

Les suppléments :

Une série de suppléments tous plus intéressants les uns que les autres, qui nous en apprennent beaucoup sur le film. Trois scènes commentées du film par les deux réalisateurs (17mn) reviennent sur les anecdotes du tournage, de façon drôle et naturelle. On y apprend que la scène de la discussion avec Baba, le vieux confident de Noor, est une initiative du vieillard, ou encore que la scène chez les khusras a été tournée dans la pénombre parce qu’il y avait eu une coupure de courant à ce moment-là. Les trois scènes coupées commentées (7mn) donnent plus de précisions sur l’environnement de Noor. Elles constituent des histoires parallèles, abandonnées car elles étaient ratées ou ajoutaient trop de digressions. Enfin, "le voyage de Noor" par les réalisateurs (15mn) retrace le parcours du jeune comédien, depuis la rencontre avec les réalisateurs, jusqu’à la présentation du film à Cannes et au Pakistan. Un reportage touchant, qui fait état de la réalité de l’expérience vécue par Noor.

L’image :

Une image qui souligne la beauté des paysages et offre de très beaux contrastes et des noirs profonds. Belle définition, notamment sur les visages. Quelques scintillements cependant, lorsqu’il y a beaucoup de détails.

Le son :

La piste Dolby Surround 5.1en VOSTF est de bonne qualité, même si le mixage sollicite surtout les enceintes avant.