Noël chez les Muppets - la critique du film

Le meilleur film des Muppets est une adaptation du célèbre "Un chant de Noël" de Charles Dickens. Il est réalisé par le fils de l’immense Jim Henson.

L’argument : L’usurier Ebenezer Scrooge est un homme avare qui se montre particulièrement odieux avec son entourage et ses employés. Pendant la nuit de Noël, les fantômes de ses anciens associés, Jacob et Robert Marley lui apparaissent. Ils lui annoncent que trois esprits ont pour mission de lui faire prendre conscience de sa cruauté : ceux des Noëls passés, présents et futurs.

Notre avis : En 1990, les Muppets se retrouvent orphelins quand survient la mort soudaine de leur créateur Jim Henson, le marionnettiste le plus brillant de toute l’histoire de la télévision qui nous abreuva pendant plusieurs années de deux séries magiques (Le Muppet Show et Fraggle Rock) mais aussi de quelques films remarquables inspirés par le genre fantasy : Dark Crystal (Grand prix d’Avoriaz en 1983) et Labyrinthe (une oeuvre dans laquelle on pouvait apercevoir le chanteur britannique David Bowie jouant un roi des gobelins à l’allure androgyne). Noël chez les Muppets est donc le premier long tourné après la mort du papa de Kermit la grenouille et ses amis. Produit en 1992 (The Jim Henson Company en association avec Disney), les pantins pelucheux pointeront leur nez sur les écrans français à la période propice des fêtes de Noël un an plus tard, le 15 décembre 1993 (l’échec commercial se révèlera malheureusement radical...). Le flambeau est repris par son fils Brian dont c’est le premier véritable long métrage qu’il doit gérer en tant que réalisateur principal. L’idée de reprendre le célèbre conte de Charles Dickens "Un chant de Noël" à la sauce Muppets s’avère une franche réussite, bien que d’innombrables adaptations aient déjà vu le jour auparavant (on retiendra en particulier du côté de l’animation le très réussi court métrage des studios Disney Le Noël de Mickey sorti en 1983).

Les grandes lignes du conte sont préservées pour accoucher d’un récit parsemé de moult chansonnettes (entêtantes, pleines d’enjouement et jamais pompeuses) poussées par la tribu de marionnettes dans le Londres reconstitué du 19e siècle. Ebenezer Scrooge, personnage central de l’histoire n’est pas interprété par un Muppet mais par le talentueux Michael Caine qui s’en donne à cœur joie dans le rôle du vieux grippe-sous égoïste et sans cœur. Les visites successives qu’il reçoit de trois esprits, qui incarnent les Noëls passés, présents et futurs le mèneront sur le chemin de la rédemption. Ces épreuves seront sans cesse alimentées par les gags d’un Gonzo narrateur qui reprend le rôle de Charles Dickens, bien assisté par son fidèle subalterne Rizzo le rat (mais soyez tranquille, Kermit, Miss Piggy et Fozzie sont également de la fête).
Les valeurs et la morale véhiculées par le conte captiveront facilement nos chères têtes blondes et il y a fort à parier que plus d’un adulte se laissera aisément charmer par le spectacle. Le rythme soutenu et bon enfant ainsi que le merveilleux travail des marionnettistes et du chef décorateur permettent à la magie d’opérer au détour de chacune des scènes. Toute l’équipe du film semble y mettre du cœur et on le ressent à l’écran de manière très spontanée. Les Muppets n’auront jamais été aussi bons que lorsqu’ils choisirent de reprendre à leur compte ce classique de la littérature anglaise. Un film idéal à visionner en période de fêtes de fin d’année que les plus jeunes verront (et reverront certainement) avec un plaisir et un émerveillement non dissimulé.