No Body . Saison 1 . Episode 4 . La Spirale de Dante - La chronique BD

L’histoire semblait marquer le pas dès le début de ce quatrième (et dernier tome de la saison, c’est à dire l’histoire de cet homme mystérieux) où la course-poursuite contre la tueuse en série s’est achevée en-dehors de la narration. La mère machiavélique a blessé l’experte profileuse, et s’est volatilisée. Une vie hors du crime s’installe pour le protagoniste, dans un quotidien qui fait presque tâche à ce moment de la série. C’est en vérité une transition nécessaire, parce que le passé qui resurgit cache une révélation presque inattendue, ou plutôt qui sait arriver avec une surprise amenée sans brusquerie, quasiment empathique. Elle est violente et triste, imprévisible sans être horrible, au sens où elle clôt finalement magistralement l’histoire. L’évasion finale se retrouve secondaire, la relation avec Béatrice, ne sert finalement que d’échappatoire, de conclusion douce au milieu du sang et des remords.

© Soleil

D’Apocalypse Now à la Divine Comédie, les références sont nombreuses dans cette œuvre, en particulier dans ce quatrième tome. Les dessins se prêtent ainsi à ces références, des personnages aux photographies qui s’égrènent, autant de symboles qui passent dans la tête du lecteur, déformations des originaux, hommages aux icônes et aux maîtres. Pour autant, le côté tourmenté s’accentue fortement dans La Spirale de Dante, qui s’enfonce dans la mythologie et le spiritualisme, à la manière d’un Seven ou d’un Roi Jaune. L’aspect visuel met bien en valeur cette âme perdue, divisée et émouvante.

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Solide conclusion, qui partait sur un faux rythme un peu longuet, ce quatrième tome achève la saison dans un final non pas original, mais extrêmement bien amené. Ce polar, sans fard qui fait appel aux dossiers noirs du FBI, donne à voir une Amérique réaliste, pauvre et tourmentée, est donc en soi très moderne, et réussi.