Nils . T.3 . L’Arbre de vie - La chronique BD

Sur fond de Ragnarök issu de la tradition nordique, la saga Nils a conté dans une trilogie éblouissante le rapport de l’Homme à la Nature, une relation ancestrale qui s’étiole et mène les deux, non pas à la fusion, mais bien à l’anéantissement commun. L’intervention des dieux, sous la forme de
jumelles antagonistes, promettait déjà une guerre fratricide intéressante, mais le scénario a su s’infiltrer dans d’autres pans, d’autres émotions, d’autres personnages, pour créer un vrai monde, celui qui serait un mélange d’une uchronie et d’une dystopie, pourtant ressemblante avec la mythologie viking ou quelques univers steampunk déjà imaginés. La conclusion de cette histoire méritait un final grandiose, elle l’a, avec un affrontement entre des loups façon Fenrir contre un jeune homme, mais aussi des fils d’intrigues secondaires, qui se rattachent ou se détachent tous à un moment ou à un autre, donnant au final une leçon que ne renierait pas Miyazaki.

© Soleil

La force de cette saga réside pour une large part dans le dessin, sombre du début à la fin, même lorsque des esprits de la forêt apparaissent ou qu’un enfant prend son destin en main. Les tons bruns, grisâtres, les bleus de la glace et de la nuit forment une enveloppe qui fait frissonner, un univers où l’influence du Nord et du polaire se fait sentir à chaque page. Les combats sont eux étrangement assez courts, sans effusions, car le rouge n’est présent que par petites touches. Les couleurs de la nature, vert, marron et jaune apparaîtront à la fin, apportant la touche optimiste et belle de cette saga qui avait un fond pessimiste jusque là, transpirant par le dessin notamment.

© Soleil

Épique à souhait et crépusculaire plus que de raison, Nils est une trilogie à découvrir ou à finir si vous l’aviez déjà commencée. Plus qu’un combat, c’est un message à l’humanité qui en découle, et qu’il serait judicieux de ne pas oublier.