Le 30 avril 2014
- Acteur : Nicolas Cage
Joe, d’après la littérature tortueuse de Larry Brown replace un acteur au firmament... Nicolas Cage.
Joe, d’après la littérature tortueuse de Larry Brown replace un acteur au firmament... Nicolas Cage.
Connu depuis plusieurs années pour ses choix notoires et non plus ses rôles exutoires, Nicolas Cage navigue dans les limbes du cinéma hollywoodien depuis trop longtemps. Persona non grata chez certains studios, le neveu de Francis Ford Coppola, est devenu un résident des productions ringardes Millenium (Effraction avec Nicole Kidman, Hell Driver...), un artisan de la série B que personne ne voit (Le dernier templier, Le Pacte, 12 heures...) où tout frôle l’asphyxie artistique. Même les blockbusters où il a trempé son nom dans les années 2000 sont, pour la plupart, d’ignobles navetons. Qui éprouve de l’indulgence face à Benjamin Gates, Ghost rider ou Prédictions ?
Que la jeune génération ne se trompe pas pour autant. L’acteur christique qui connaît la rédemption dans le trouble Joe de David Gordon Green est un grand, qui traîne une carapace recouverte d’entailles qui ont marqué les esprits de cinéphiles dans les années 80/90. Chez son oncle dans Rusty James, étonnant dans Birdy de Alan Parker en 1985, déjà dans la révolte dans Les moissons du ciel de Richard Benjamin aux côtés de Sean Penn en 1985, acteur lynchien dans la Palme d’or Sailor et Lula en 1990. N’oublions pas le polar de John Dahl Red Rock West (1995) aux côtés de Dennis Hopper, du Kiss of death de Barbet Schroeder (1995), évidemment Volte/Face de John Woo, Snake Eyes de De Palma (1998), ou encore Lord of War d’Andrew Niccol en 2005, son dernier rôle mémorable.
Mais cet actioner, devenu gros bras dans les productions Michael Bay dans la deuxième moitié des années 90, agitant une virilité et une assurance affligeantes qui ne lui seyaient pas (Rock, Les Ailes de l’enfer), à travers toutes ces décennies de hauts et de bas, a surtout donné de sa personne, dans deux rôles cabossés inoubliables : celui d’un alcoolique dans l’épatant Leaving Las Vegas de Mike Figgis qui lui vaut... un Oscar, et le rôle d’ambulancier halluciné chez Scorsese dans A tombeau ouvert en 2000. Un flop, méconnu dans la carrière de son illustre auteur, qui a dû envoyer l’acteur se perdre dans le mauvais cinéma hollywoodien en guise de punition.
Leaving Las Vegas de Mike Figgis, © Lumiere Pictures, Lila Cazès Production, A, Initial Productions
Etonnant déroutant, consternant, mais toujours fascinant, Nicolas Cage a connu une résurrection inespérée à Venise avec son rôle de marginal sudiste dans Joe, adaptation du grand et regretté Larry Brown, où les démons du passé viennent hanter un présent malmené sur lequel pèse la perspective d’une fin dramatique. A-t-on retrouvé le Cage que l’on aime ? Sûrement. Mais pour combien de temps ? Rôles improbables sont à suivre, incursion chez Schrader (qui désormais ne réalise plus, mais commet...) et McTiernan (cinéaste roi du naufrage dont il n’est jamais responsable pour ses fans !), et l’acteur se serait même engagé à jouer dans une deuxième suite à Benjamin Gates... Est-ce vraiment raisonnable ?
Joe, en salle le 30 avril
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