Le 2 septembre 2024
Au milieu des ruines de Damas, une famille ouvre une fenêtre sur le monde en choisissant l’optimisme et la liberté plutôt que la violence et la résignation.
- Réalisateur : Soudade Kaadan
- Acteurs : Kinda Alloush, Hala Zein, Samer Al Masri, Nizar Alani
- Genre : Drame, Teen movie
- Nationalité : Britannique, Français, Syrien
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h43mn
- Date télé : 6 septembre 2024 21:41
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Date de sortie : 21 juin 2023
- Festival : Festival de Venise 2022, Festival Medfilms 2023 Rome
L'a vu
Veut le voir
Résumé : u cœur du conflit syrien, Zeina, quatorze ans, et ses parents sont parmi les derniers à encore vivre dans leur quartier assiégé de Damas. Lorsqu’un missile fait un trou béant dans leur maison, Zeina découvre une fenêtre qui ouvre sur un monde de possibilités inimaginables. Elle aime dormir à la belle étoile et se lie d’amitié avec Amer, un voisin de son âge. Quand la violence des combats s’intensifie, Zeina et ses parents sont poussés à partir, mais son père est déterminé à rester dans leur maison. Il refuse d’être un réfugié. Confrontées à un dilemme de vie ou de mort, Zeina et sa mère doivent prendre une décision.
Critique : La plupart des images en provenance de la Syrie réduisent ses habitants à de pauvres hères, tantôt victimes, tantôt héros, au gré des reportages. C’est oublier qu’avant le conflit vivaient dans ce pays d’Asie de l’Ouest des familles semblables à toutes les autres. Aujourd’hui, elles tentent de continuer à mener une existence familiale la plus sereine possible, tout en se demandant tous les jours s’il est préférable de rester ou de tout abandonner sur place.
- Copyright Pyramide distribution
Motaz, Hala et leur fille Zeina, une adolescente de quatorze ans habitent encore l’un des derniers appartements en état de leur immeuble. Pour Motaz, la fuite ressemble à une trahison patriotique et il ne veut, en aucun cas, l’envisager, même si l’eau, l’électricité et la nourriture manquent de plus en plus cruellement. Dès les premières images, on le voit installer un générateur qu’il a la fierté d’avoir fabriqué lui-même pour tenter de s’assurer une éventuelle autonomie électrique. Fort de cette autorité paternelle et conjugale que la tradition lui assure, il n’a pas conscience d’étouffer davantage sa femme et sa fille qu’il aime d’un amour sincère et prétend protéger.
Dans ce huis clos aux couleurs sombres, la caméra enserre ses occupants pour accentuer la sensation d’emprisonnement jusqu’à ce qu’un ultime bombardement (magnifiquement filmé au ralenti entre mirage et chorégraphie) crève le toit et libère une lumière vive venue du ciel en même temps que les rêves et les aspirations de Zeina. Son père se plaint de devoir colmater de nouvelles brèches dans un pays où l’on a coutume de se soustraire au regard des autres. Il tente quelques colmatages et tend des draps sur des trous béants. Mais force est de constater que l’aspect des habitations n’est plus tout à fait le même. Les dynamiques familiales évoluent aussi , autorisant les femmes à prendre leur destin en main. De belles échappées oniriques (Zeina flotte sur un nuage d’étoiles) emmène la jeune fille vers un univers de liberté tel qu’elle ne l’aurait jamais imaginé. Par l’ouverture du haut de sa chambre surgit Amer, un jeune voisin de son âge, lui aussi naufragé de la guerre. La corde qu’il lui tend se fait passerelle magique pour lui permettre de le rejoindre sur les toits et découvrir ainsi le panorama d’une ville en ruines, prometteuse d’un nouvel avenir. Aussi, quand un ami de la famille rencontre le père dans le but d’organiser un mariage arrangé pour Zeina, la mère décide qu’il est temps pour elles de s’enfuir vers des contrées plus hospitalières.
- Copyright Pyramide distribution
Portée par des comédiens réputés dans leur pays (Kinda Alloush et Samer al Masri) et de jeunes acteurs non professionnels (Hala Zein et Nizar Alani) à la remarquable justesse, cette histoire possède le fabuleux pouvoir de transformer la tragédie en une aventure émancipatrice et encore bien plus d’ouvrir un nouveau horizon à ceux que des circonstances dramatiques avaient condamnés à l’oubli. Noyant habilement images numériques et effets spéciaux dans des décors réels, la réalisatrice Soudade Kaadan, pour son deuxième long-métrage, bâtit une fable attachante et sensible dont l’humour, la tendresse et la poésie feront sourciller les esprits cartésiens et toucheront les doux rêveurs pour qui un verre à moitié rempli restera toujours un verre à moitié plein.
Pourtant, sous ses airs de gentille fantaisie, Nezouh (qui signifie déplacement en arabe) tient surtout à convaincre de quelle énergie et de quelle force de caractère il convient de s’armer pour amorcer un changement de vie, qu’il soit choisi ou contraint dans le cas d’un exil.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.