New York masala

Coups de théâtre et rimmel qui coule, le cinéma indien rend au mélo toute la noblesse du genre.

L’argument : Une famille indienne de New York. La mère, Jennifer, veuve depuis peu, est dépassée par ses soucis et Naima, sa fille ainée porte sur ses épaules toute la détresse de la famille. Ses seuls amis, Sweetu, la voisine aux amours insolubles, et Rohit, le play boy, n’ont pas toujours l’oreille compatissante, et Naima s’isole derrière ses lunettes qui la rendent inaccessible. Mais un jour vient s’installer dans le quartier Aman, comme un bon génie tombé du ciel, qui va semer le bonheur autour de lui avant d’avouer le secret qui le ronge.

Notre avis : Lorsqu’on met le doigt dans le cinéma indien, on sait que l’on part pour un long voyage (en général plus de trois heures !) où les demi-teintes et les pastels n’ont pas leur place. New York masala est un vrai film indien qui en met plein les yeux et les oreilles, qui danse, qui chante, qui fait rire et pleurer, qui indigne et rassure. Confusion des sentiments et coups de théâtre, inclinations contrariées ou transcendées, les héros sont torturés, trahis, floués, avant que ne triomphe la vérité et l’Amour.
Evidemment, il faut accepter un unique postulat : on est dans le mélo. Le vrai ! Celui des kleenex et du rimmel qui coule, celui qui fait un peu honte quand les lumières s’allument, mais c’est tellement bon ! L’histoire a beau être vieille comme le monde, elle fonctionne toujours et prouve qu’en matière d’amour, rien ne se démode.
Gurinder Chada réinterprétait Jane Austen, dans Coup de foudre à Bollywood, ici, Nikhil Advani nous réinvente un Cyrano et sa "scène du balcon" (dans un hall de gare, certes !) ne peut que liquéfier la Roxane qui est en chacune de nous !
Bien sûr, c’est du cinéma de genre, parfaitement formaté, comme la comédie américaine ou le film d’action coréen. Mais c’est à prendre comme ça vient, avec le cœur et les tripes, parce que pour le mélo aussi, il faut du talent, et à Bollywood, on sait faire !