Critique

CINÉMA

Nevada - la critique du film

Le 23 octobre 2020

Une histoire authentique, celle d’un prisonnier qui murmurait à l’oreille des chevaux, nous montre une autre façade des prisons américaines. Laure de Clermont-Tonnerre réussit à capter et à transmettre la réalité d’un programme de réhabilitation unique en son genre.

La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !

En DVD ou Blu-Ray

Galerie Photos

  • Lina-Estelle 21 juin 2019
    Nevada - la critique du film

    Excellente thématique, mais malheureusement, c’est le seul point positif de ma critique. Effectivement, le sujet de la réhabilitation sociale grâce au dressage de chevaux sauvages est intéressante. Mais le thème poignant n’est pas corrélé à la grandeur du film. Nevada de la Française Laure De Clermont-Tonnerre est uniquement prometteur dans sa bande-annonce qui n’a rien à voir avec la superficialité du film. Les scènes purement descriptives sont juxtaposées les unes après les autres provoquant un ennui et une insipidité (heureusement qu’il fait seulement 1h36). Les plans sont étudiés, mais on sent le "ah ce contre-jour est parfait". Il n’y a aucune motivation, aucune profondeur, par conséquent, aucune émotion réussit à transpercer l’écran, même quand les personnages fondent en larmes (avec sans surprise des gros plans). On est dans un film qui “s’auto-observe”, qui est descriptif, pire touristique. Pour accentuer l’insignifiance du film, il y a un grand problème dans la gestion de l’humour où toutes les blagues tombent toutes à l’eau.

  • ceciloule 9 juillet 2019
    Nevada - la critique du film

    Je suis entièrement d’accord avec cette critique. La réalisatrice parvient à évoquer un sujet compliqué et à nous faire découvrir ce programme de réhabilitation que, pour ma part, je ne connaissais pas. Le film est fait tout en finesse, il se passe de trop de dialogues et les jeux d’ombre et de lumière lui donne une profondeur certaine (plus d’infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/07/09/lombre-et-la-lumiere-nevada-laure-de-clermont-tonerre/)

  • Julia Tequi 11 juillet 2019
    Nevada - la critique du film

    Un film poignant et profondément humain !

    Ce que je regrette le plus concernant ce film, c’est le manque évident de médiatisation dont il a été victime, parce que bon sang, ce petit bijou en méritait tellement plus et il en vaut tant la peine. Il est dommage de passer à côté, d’avoir si peu de chance de faire cette merveilleuse découverte, ils sont rares ces films qui méritent de sortir du lot et celui-ci en fait immanquablement partie. L’univers carcéral a été maintes fois mis en avant, avec plus ou moins de réalisme, de réussite, mais je crois que c’est le plus intimiste que j’ai eu l’occasion de voir, le plus vrai et incontestablement le plus percutant. C’est une histoire basée sur des faits réels, tournée dans la prison où elle a existé, avec des anciens détenus ayant bénéficié de ce système, ça ne pouvait pas être plus crédible et c’est ça qui fonctionne aussi bien. Oui, tous ceux qui y sont ont tué, non, il ne s’agit pas de les absoudre, de les pardonner ou toute autre idée du même genre, nous sommes là pour les comprendre, pour les aider et ainsi, penser plus sereinement à leur réinsertion. Et finalement, c’est à cet instant que l’on se rend compte que ce ne sont que des humains, qu’ils sont faillibles, ils ont certes commis de terribles erreurs, mais il est toujours possible de devenir meilleur. Je suis littéralement tombée sous le charme de la réalisation de Laure De Clermont-Tonnerre, c’est d’une sensibilité extraordinaire et pourtant, ça ne dénote pas dans cet univers ô combien viril, bien au contraire. Elle a un regard lucide elle ne nous cache pas la dureté de ce monde, la violence qu’il contient, mais elle n’en fait pas trop non plus, c’est justement dosé et tout en nuances. Visuellement, tout est dans le contraste, la froideur et la rigidité de la prison, face à la liberté sauvage de ces chevaux, des sentiments qu’ils vous procurent lorsqu’ils sont à votre contact. C’est tout simplement sublime, ces scènes sont d’une beauté à couper le souffle, les paysages sont absolument magiques, on sent toute leur puissance, c’est un voyage que nous entreprenons et ça restera gravé dans nos mémoires. En ce qui concerne le scénario, il n’est pas forcément compliqué, ni surprenant en soi, mais ce n’est pas le moins du monde le but, ici, il faut simplement laisser place à l’histoire. En cela, vous vivrez une expérience d’une intensité incomparable, il faut s’y plonger à corps perdu, la ressentir jusque dans vos tripes, c’est un témoignage profondément bouleversant. Celui d’une réhabilitation, qui pourrait presque se comparer à une renaissance, c’est accepter ce que l’on a fait, ne plus nier ce dont on a été capable et tenter de se racheter, de vivre avec et de s’améliorer. C’est un long chemin, une rédemption qui se fera à travers une osmose exceptionnelle entre l’homme et l’animal, une relation magnifique, presque mystique, qui ne s’explique, mais qui se vit, que l’on perçoit, vibrante d’émotion. Quant au casting, il est parfait, Matthias Schoenaerts y est d’un charisme bluffant, il est extraordinaire, on ne voit que lui, j’ai beaucoup aimé la pudeur de Gideon Adlon et j’ai une vraie tendresse pour Bruce Dern.

    En bref : Un film d’un réalisme saisissant, qui nous montre cet univers avec un regard vrai, mais aussi avec une certaine douceur, malgré sa difficulté, il y a aussi de la beauté et un espoir en l’humanité incroyablement puissant !

Votre avis

Votre note :
8 votes
Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.