Nestor Burma contre C.Q.F.D - La chronique BD

1942, Paris. Alors que l’occupant nazi a mis la capitale en coupe réglée, Nestor Burma, tout juste de retour du Stalag (lire 120 rue de la gare), peine à faire tourner l’agence Fiat Lux. Mis par hasard sur la piste d’un butin mystérieusement disparu après l’attaque d’un train d’or en 1938, il tombe sous le charme d’une belle inconnue. Mais quand Nestor a le béguin, c’est bien connu, il perd le sens commun. Les obstacles vont alors s’accumuler rapidement sur sa route. Entre flics soupçonneux et braqueurs romantiques, notre détective de choc a rapidement sur le dos toute la fange des années noires.

La sortie d’un nouvel album de Nestor Burma, l’un des détectives les plus connus du 9ème art et de la littérature, reste un évènement. Cette histoire se déroulant en 1942 est l’adaptation du deuxième roman de Léo Malet qui paru au sortir de la guerre en 1945.

On retrouve l’ambiance particulière de cette série avec ce détective taciturne qui est devenu une référence du genre. Mais dans ce Paris occupé, dans ce Paris bombardé, on découvre une atmosphère plus lourde que dans les autres albums, les références à la guerre, Burma revenant du Stalag, tout cela donne de la noirceur et une consistance supplémentaire au récit.

Ce qui est vraiment intéressant dans l’adaptation des romans de Léo Malet en BD, c’est de redécouvrir Paris et sa population plongées dans des époques différentes. Graphiquement, la patte initiée par Jacques Tardi et repris aujourd’hui par Emmanuel Moynot nous fait redécouvrir l’ambiance, les ponts, les rues, les gueules de ces époques. Le scénario quant à lui est très solide et repose bien sûr sur la personnalité de Nestor Burma mais aussi sur des personnages secondaires qui jouent ici les premiers rôles. De nombreux rebondissements sont à venir dans cette histoire mais bien sûr on ne vous en dira rien.