Couleurs Pigalle, couleurs Barbès
Le 28 juillet 2021
Retrouvailles émouvantes avec ce film en son temps culte, à la fois hommage au cinéma réaliste d’antan et plongée généreuse dans le Pigalle des années 80.
- Réalisateurs : Jean-Henri Roger - Juliet Berto
- Acteurs : Jean-François Stévenin, Patrick Chesnais, Jean-François Balmer, Raymond Bussières, Eddie Constantine, Juliet Berto, Michel Berto, Robert Liensol, Paul Le Person, Nini Crépon, Anna Prucnal, Ras Paul Nephtali, Bernard Lavilliers
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution, JHR Films
- Editeur vidéo : Épicentre Films Éditions
- Durée : 1h30mn
- Reprise: 5 janvier 2022
- Date de sortie : 20 mai 1981
- Plus d'informations : http://www.epicentrefilms.com/catal...
- Festival : Festival de Cannes 1981
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Résumé : Anita est barmaid à "La Vielleuse". Elle a un grand cœur, surtout pour Willy ancien professionnel de "full contact".
Jocko est le pasteur de l’église de la Sainte-Trinité au cœur de Pigalle. Ses messes et sa bonté apportent réconfort et chaleur à son entourage.
Un jour, Bobby dealer du quartier et protégé d’Anita, se fait tuer sous les néons de la fête foraine. La barmaid et ses deux acolytes décident alors de secourir les drogués les plus dépendants.
Critique : Avec son titre emprunté à un argot désuet, le premier film de l’actrice Juliet Berto et de Jean-Henri Roger, succès inattendu de l’année 1981, tentait de saisir au présent l’atmosphère bigarrée des quartiers nord (Pigalle, Barbès, la Goutte d’Or) du Paris de l’époque, tout en renouant avec une tradition réaliste à l’ancienne dans un esprit pas trop éloigné de celui d’un Vecchiali.
Nombre d’éléments de Neige relèvent de l’hommage, voire de la citation, et d’un plaisir palpable à ressusciter, avec les moyens du bord, un cinéma d’un autre âge : intrigue de polar (le scénariste Marc Villard publiait au même moment son premier roman Légitime démence) ; personnages typés et hauts en couleurs interprétés sans crainte de l’outrance bouffonne (Stévenin en Hongrois, Chesnais et Balmer en flics un peu minables) ; goût d’un certain folklore gouailleur et des répliques récurrentes faisant office de leitmotiv (J’suis pas assistante sociale, Si justement, c’est mes oignons) ; surgissement de visages familiers, fantômes bienveillants et protecteurs (Eddie Constantine, Raymond Bussières en vieux projectionniste du mythique Trianon, vaste salle alors moribonde, reconvertie dans les films d’aventures et de karaté).
- Neige - Juliet Berto / Jean-Henri Roger 1981
Mais à côté de la nostalgie et du plaisir de redonner vie à ce cinéma du passé, le film s’écrit aussi aussi au présent de 1980 et bénéficie d’une vraie prise de risque : la caméra, presque toujours portée à la main, accompagne les acteurs propulsés dans un univers qui vit sa vie propre, non soumise à la fiction (les passants ne sont à l’évidence pas des figurants) et où l’artifice prend des accents de vérité criante, notamment avec le personnage de Betty, le travesti joué par Nini Crépon.
Surtout, le regard des cinéastes, évitant la complaisance et le jugement réducteur, est toujours en empathie avec les paumés pitoyables et magnifiques de ce Neige assurément daté mais dont la poésie et la générosité continuent d’émouvoir.
- Neige - Juliet Berto / Jean-Henri Roger 1981
Le DVD
- Neige - Le DVD Epicentre Films
Une remarquable édition DVD du film de Juliet Berto et Jean-Henri Roger permet de retrouver l’ambiance et les couleurs des années 80.
Les suppléments
Au cours d’un entretien d’une demi-heure, Jean-Henri Roger raconte la genèse et le tournage de Neige. Le récit riche en anecdotes révélatrices apporte un éclairage utile sur les conditions de tournage dans les rues (impossible de faire plus de deux prises d’affilée) et les enjeux esthétiques du film.
On pourra également consulter une galerie de photos et les filmographies des réalisateurs.
Image
Cette version remastérisée restitue sans trop de bavures les couleurs vives et souvent agressives des années 80 (l’incroyable pull jaune d’Anita ou les panneaux de décoration mauves chez Tati !) et rend assez bien justice au travail de William Lubtschansky (assisté de Caroline Champetier).
La définition est globalement correcte et aucun défaut flagrant ne vient entraver le confort de vision.
Son
Le Dolby Digital Stéréo 5.1 est assez percutant. La chanson Pigalle la blanche de Bernard Lavilliers (qui joue un petit rôle dans le film) et les musiques signées François Bréant contribuent fortement au parfum nostalgique qui émane de l’ensemble.
– Sortie DVD le 20 novembre 2012
– Entrées France : 643 042
– Tournage du 15 décembre 1980 au 6 février 1981
Galerie Photos
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