Le 22 juillet 2021
Une jeune nageuse cherche à se libérer de l’emprise de la compétition professionnelle. Un film intéressant, mais à la forme trop conventionnelle.


- Réalisateur : Pascal Plante
- Acteurs : Pierre-Yves Cardinal, Katerine Savard, Ariane Mainville, John Ralston, Hilary Caldwell
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Canadien
- Distributeur : Alchimistes Films
- Durée : 1h47mn
- Date télé : 16 mars 2022 20:40
- Chaîne : OCS City
- Date de sortie : 4 août 2021
- Festival : Festival de Cannes 2020

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Résumé : A vingt-trois ans, Nadia prend la décision controversée de se retirer de la natation professionnelle et de s’affranchir d’une vie de sacrifices. Après une dernière course, les excès cachés du Village olympique offriront à Nadia un premier souffle de liberté. Mais à mesure qu’elle plonge dans l’inconnu, les doutes surgissent : qui est-elle réellement ?
Critique : C’est la dernière fois que Nadia concourt pour les Jeux olympiques en natation. Ensuite, elle choisira la liberté, une vie affranchie des contraintes du sport professionnel, où le sacrifice passe avant toute chose. Quand Pascal Plante, qui a été lui-même champion de cette discipline, filme ses compétitrices au plus près de l’eau, on mesure alors la force de la combativité, les enjeux d’un stress surhumain où l’on n’a pas le droit à la faiblesse. Tout l’environnement amical de la jeune sportive est constitué de nageuses comme elle, avec lesquelles elle ne sort jamais vraiment de son univers d’entraînement. Elle voudrait s’autoriser des excès d’alcool, de joie, et c’est la raison qui l’amène à entamer sa dernière course dans une piscine.
- Copyright Les Alchimistes
Une partie du film se passe à Tokyo pendant les Jeux olympiques, en 2020. Les scènes alternent entre compétition et discussions festives, passionnées entre les jeunes gens. Nadia succombe à toutes les tentations comme l’alcool, la drogue, la multiplication des rencontres sensuelles. Le titre Butterfly est lié à la pratique de la nage dont la sportive raffole. Celle-ci tente de s’inventer un nouvel univers personnel. Les scènes de discussion sont trop longues, plutôt ennuyeuses, et le long métrage tient l’émotion à distance. On a l’impression d’avoir déjà vu mille fois ce type de récit, et la manière de filmer, très conventionnelle, ne parvient à emporter l’adhésion du spectateur. Les personnages qui s’abandonnent à l’amusement et à l’alcool semblent assez superficiels, en dépit d’un sujet qui aurait pu être traité avec plus de gravité.
- Copyright Les Alchimistes
L’intérêt principal de l’œuvre tient à l’intégration de véritables sportives de haut niveau, dans les espaces de Tokyo où se déroulent les Jeux olympiques actuels. On découvre l’envers du monde de la compétition, dépendante naturellement du jeune âge des athlètes et de leurs désirs, qui alternent entre plaisirs immédiats et enjeux de carrière. L’expérience de Pascal Plante dans le sport sert la volonté de réalisme défendu par la mise en scène, qui s’attache à décrire tous les moments dans la vie d’un sportif, en dehors des compétitions elles-mêmes. Mais il manque quelque chose qui ressemblerait à un souffle romanesque, pour provoquer le véritable intérêt du spectateur, qui appréhende ce long-métrage tout au plus comme un bon téléfilm.