Le 19 mai 2024
Un second film par un jeune réalisateur japonais, Arakawa, tout simple, un peu convenu mais avec une véritable sincérité dans les intentions.
- Réalisateur : Hiroshi Okuyama
- Acteurs : Sōsuke Ikematsu, Keitatsu Koshiyama, Kiara Nakanishi, Ryūya Wakaba, Maho Yamada
- Genre : Drame, LGBTQIA+, Film de sport
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Art House Films
- Durée : 1h30mn
- Titre original : Boku No Ohisama
- Date de sortie : 25 décembre 2024
- Festival : Festival de Cannes 2024
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– Festival de Cannes 2024 : Sélection officielle, Un Certain Regard
Résumé : Sur l’île d’Hokkaido, l’hiver est la saison du hockey pour les garçons. Takuya, lui, est davantage subjugué par Sakura, tout juste arrivée de Tokyo, qui répète des enchaînements de patinage artistique. Il tente maladroitement de l’imiter si bien que le coach de Sakura, touché par ses efforts, décide de les entrainer en duo en vue d’une compétition prochaine… À mesure que l’hiver avance, une harmonie s’installe entre eux malgré leurs différences. Mais les premières neiges fondent et le printemps arrive, inéluctable.
Critique : Hirokazu Kore-eda se positionne comme le Mentor de ce tout jeune cinéaste, Hiroshi Okuyama, sans doute parce qu’il a repéré chez lui, et il a raison, une capacité à filmer les sentiments avec une immense grâce. C’est là toute la force de ce premier long-métrage qui met en scène deux enfants, l’une plus grande, l’autre encore petit, qui se préparent à devenir des champions de patinage artistique. Au milieu de tous les deux, il y a le coach, Arakawa qui, à travers eux, tente de réparer sa carrière de champion avortée par le cour de la vie. My Sunshine est donc une histoire simple, sur fond d’entraînements intensifs de patinage artistique, mais aussi de stéréotypes sur le genre. En effet, le long-métrage interroge d’une part si le choix d’un petit garçon de revêtir les patins de danse au détriment du hockey est une chose normale, et si d’autre part, les propres attirances sexuelles du coach pour les hommes influencent son identification à ce gamin.
- Production Committee & COMME DES CINEMAS
My Sunshine est baigné pendant toute la durée par la musique très agréable de Debussy, Clair de Lune. Ces insertions musicales sont à l’image du long-métrage : un récit dépouillé, très simple, qui ne s’encombre pas de grands sentiments à l’emporte-pièce et va immédiatement au cœur des émotions des personnages. La photographie est aussi très épurée, se contentant de paysages plats, autour d’un lac qui gèle l’hiver. La fiction refuse le mélodrame ou le romantisme suranné. D’ailleurs, il n’y a pas de drame particulier, sinon le cours de la vie qui emprunte des directions différentes du fait de malentendus et de représentations négatives.
Il y a quand même des défauts importants qui nuisent à l’attention du spectateur. Hiroshi Okuyama passe beaucoup voire trop de temps à filmer les entraînements des deux enfants, là où sans doute, au moment où la rupture s’opère, un traitement plus important aurait été utile. De même, il y a une certaine prévisibilité du scénario qui s’enferme parfois dans des stéréotypies narratives. Mais l’ensemble demeure honnête, attachant, grâce notamment aux trois comédiens principaux qui illuminent l’écran. On suit le passage des saisons, de l’hiver au printemps, qui signe le délicat mouvement du temps. Les repas familiaux sont hélas un peu bâclés, là où il y avait aussi matière à dérouler autour de l’attraction de ce garçon et cette presque adolescente, et de son intérêt pour un sport réputé pour les filles.
- Production Committee & COMME DES CINEMAS
Mais ne boudons pas notre plaisir. Hiroshi Okuyama offre un film délicat, très tendre, dont les adolescents raffoleront. Ce qui est certain, c’est que le nom de ce réalisateur japonais de vingt-huit ans est à retenir tant le goût des choses simples, la détermination à filmer les sentiments et les émotions recèlent un grand talent. Les comédiens s’adonnent merveilleusement à ce qui ressemble à une fiction pour un jeune public ou des adultes intéressés par les questions pédagogiques. Un coup de griffe est porté à la société japonaise qui se pétrit parfois de non-dits qui laissant les individus dans une certaine incompréhension, particulièrement quand il s’agit d’homosexualité.
My Sunshine est un film parfait pour les fêtes de Noël. Les premiers flocons commencent le long-métrage qui se clôt par le bourgeonnement des arbres. Les sentiments généreux se bousculent avec, en arrière-fond, la tragédie des préconçus qui peuvent mettre en l’air des vies entières.
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