Murder Mystery - la critique du film

Notre avis : Hollywood, intérieur d’une pizzeria chic. Charlize Theron et Jennifer Aniston finissent leur tiramisu et du coup évoquent leur souvenirs d’Italie, la Toscane, Florence et aussi le sud de la France ou Monaco. Adam Sandler, à une table voisine, se joint à la conversation et leur parle justement d’un scénario de James Vanderbilt, l’auteur du Zodiac (2007) de David Fincher, une pointure le mec ! Le pitch ? Un flic de New York et sa femme en croisière en Méditerranée se trouvent, malgré eux, mêlés à une série de meurtres dans la jet set et vont donc enquêter. Ça rappelle à Charlize un vieil épisode de Columbo. Jennifer lui objecte qu’on n’y voyait jamais la femme de Columbo, contrairement à ce qui est dans le pitch. Et accessoirement Columbo était flic à LA, pas à NY. Bref, Jennifer est intéressée, propose de jouer la femme du flic et de co-produire avec Adam. Du coup, Charlize s’associe aussi. En sortant du restaurant, elles tombent sur Dany Boon qui les saluent en anglais ch’ti. Jennifer se tourne vers Adam et suggère de donner à Dany le rôle d’un policier français. Ce dernier saute sur l’occasion en confessant qu’il est un peu dans le viseur du fisc français et que… enfin bon… entre riches, hein ? Tout le monde éclate de rire sous le soleil californien, chacun y va de ses petits soucis de riches, impôts, défiscalisation, investissements, devis de la nouvelle piscine, bla-bla. Bref, Adam Sandler file chez Netflix avec le scénario du type de Zodiac (2007), du lourd, vous suivez… ? Netflix dit banco.

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Tout le monde va à Montréal (une astuce pour tourner des plans se passant à New York, ça fait toujours la blague…), et puis surtout à Monaco, Côme, Gêne et Milan. Ils sont rejoints par Luke Evans, Terence Stamp ou Gemma Arterton. On est en juillet 2018, trop cool ! Les prises de vues se finissent et chacun repart vaquer à ses occupations. Et là, c’est le drame. La post-prod est en roue libre et prie tous les saints du septième art, si tenté qu’il en existe, pour rattraper les faux raccords, le jeu inconsistant des uns et des autres, les trucages à l’arrache (ah oui, un des personnages gagne le grand prix de Monaco ; Netflix est certes généreux, mais pas au point de chambouler l’arrivée du Grand Prix, pour un acteur qui n’a jamais mis ses mocassins DG dans une F1, donc on va faire un truc sur fond vert, hein…), un découpage façon puzzle, genre Adam Sandler se rase et le plan d’après il a toujours sa barbe, ou des dialogues écrits sur coin du bar du yacht servant de décor avec des perles comme Dany Boon expliquant que la peine de mort est abolie en France depuis 1977 (alors que c’était le dernier exécuté). Mais on n’a pas osé demander un raccord post-synchro.

Bref, après ce Murder Mystery, nanar insondable, on va dire photographié par Kyle Newacheck, vu qu’il y a ni scénario, et donc ni réalisation et montage possibles, on espère que les « players » de Netflix (pourtant réputés chiants) mettront un terme à des services d’assistance fiscale, financements d’extensions de villas à Miami ou LA, et de tourisme pour vedettes hollywoodiennes ou lilloise exilée à Los Angeles. Et surtout pour le grand bien des abonnés qui accessoirement paient ces « trucs »…