Le 12 décembre 2018
Si Mortal Engines se distingue du tout-venant par la générosité de son spectacle, ses visions incroyables et un univers foisonnant, il récupère tout de même quelques écueils d’un cinéma formaté pour jeunes adultes.
- Réalisateur : Christian Rivers
- Acteurs : Hugo Weaving, Robert Sheehan, Stephen Lang, Patrick Malahide, Jihae, Hera Hilmar , Ronan Raftery
- Genre : Science-fiction, Action
- Nationalité : Américain, Néo-zélandais
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 2h08mn
- Date télé : 30 septembre 2024 21:00
- Chaîne : TF1 Série Films
- Date de sortie : 12 décembre 2018
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Résumé : Des centaines d’années après qu’un évènement apocalyptique a détruit la Terre, l’humanité s’est adaptée pour survivre en trouvant un nouveau mode de vie. Ainsi, de gigantesques villes mobiles errent sur Terre prenant sans pitié le pouvoir sur d’autres villes mobiles plus petites. Tom Natsworthy - originaire du niveau inférieur de la grande ville mobile de Londres – se bat pour sa propre survie après sa mauvaise rencontre avec la dangereuse fugitive Hester Shaw. Deux personnages que tout oppose, qui n’étaient pas destinés à se croiser, vont alors former une alliance hors du commun, destinée à bouleverser le futur.
Critique : En gestation du projet depuis déjà neuf ans, l’équipe créative derrière les trilogies du Seigneur des anneaux et du Hobbit revient à l’adaptation d’une saga littéraire, cette fois-ci un succès de librairie davantage orienté vers les jeunes adultes – Mécaniques fatales de Philip Reeve - pour imprimer sur l’écran les visions souvent stupéfiantes dont ils ont le secret.
S’il est au départ engagé pour en concevoir le storyboard, c’est à sa grande surprise que le Néo-Zélandais Christian Rivers, grand ami de Peter Jackson et déjà storyboarder sur Braindead, se retrouve au poste de réalisateur. Peter Jackson, quant à lui, a co-produit et coécrit le film, avec ses acolytes habituels : Fran Walsh et Philippa Boyens.
Tourné et produit en Nouvelle-Zélande, c’est tout un savoir-faire que l’on ne présente plus à l’œuvre sur le film puisque le désormais fameux studio Weta Digital a bien sûr rempilé aux côtés de Peter Jackson pour concevoir le monde post-apocalyptique du long-métrage.
- © 2018 Universal Pictures and MRC. All Rights Reserved.
Précisons d’emblée que c’est la plus grande réussite du film. À l’heure des spectacles ternes aux combats interminables qui sont la norme des blockbusters hollywoodiens, Mortal Engines dose savamment ses morceaux de bravoure pour en délivrer finalement assez régulièrement, mais jamais abrutissants et surtout cherchant toujours de nouvelles idées visuelles à proposer pour tirer parti de ce monde extraordinaire.
De la découverte d’immenses cités roulantes à la ville-ballon, en passant par les architectures du nouveau Londres et les terres désolées sur lesquelles elle roule, le film en met plein la vue, toujours généreux, et bénéficie d’une grande part de constructions « en dur » sur lesquelles ont été rajoutées les images de synthèse. Les mêmes recettes que pour les deux trilogies de Peter Jackson, ou encore son King Kong, mises au service d’un tout nouvel univers.
Mortal Engines brasse aussi plusieurs influences. Parfois carrément des emprunts, faisant un grand mélange des concepts visuels les plus marquants de la culture populaire. On pensera par exemple à certains films de Hayao Miyazaki, Star Wars, et évidemment Mad Max. Mais toujours en gardant une personnalité propre, un brin steampunk, dans des tableaux qui bien souvent relèvent du jamais-vu.
- © 2018 Universal Pictures and MRC. All Rights Reserved.
En revanche, si le film échoue à convaincre totalement, c’est surtout pour son histoire simpliste et ses personnages à peine esquissés. C’est bien là que l’on retrouve les écueils du genre, inhérents au cinéma hollywoodien à gros budget. L’héroïne est une jeune femme dont la mère a été tuée quand elle était petite et, évidemment, possède sans le savoir le secret qui arrêtera un tyran en pleine conquête de domination. Bien sûr, la tentation de romance est présente, bien que peu appuyée, avec un personnage masculin qui se trouve mêlé au récit d’aventure un peu par hasard. Et bien sûr, l’on mentionnera une arme ultime bien trop puissante qui risque de briser l’équilibre du monde, et une rébellion qui s’érige pour tenter de l’arrêter.
Mais il faut souligner que le charisme des interprètes aide à faire passer, si ce n’est le manque d’écriture, au moins l’emploi facile de stéréotypes. À commencer par l’Islandaise Hera Hilmar, qui porte fièrement la balafre et impose un mélange subtil entre fragilité et détermination. Et bien sûr l’incontournable Hugo Weaving en méchant charismatique, une facilité qui fonctionne toujours.
- © 2018 Universal Pictures and MRC. All Rights Reserved.
Le film comporte quelques moments, en dehors de toute action, plus inattendus, comme ce lien développé entre l’héroïne et un robot maléfique indestructible lancé à ses trousses. Animé grâce à une performance capture maîtrisée et incarné par Stephen Lang, le robot insinue quelques séquences inspirées et reflète tout l’amour de l’objet, de la mécanique et de l’artisanat des auteurs de ce blockbuster.
Certes, Mortal Engines ne renoue pas avec la dimension épique jusqu’au sublime que Peter Jackson donnait au Seigneur des Anneaux, et son réalisateur est un peu plus conventionnel dans sa mise en scène que l’on pourrait qualifier d’un poil trop illustrative. Mais in fine le film séduit quand même de par sa passion communicative pour le cinéma, l’amour du travail bien fait qui anime visiblement toutes les équipes en présence. C’est déjà quelque chose.
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