Le 1er février 2014

- Réalisateur : Miklos Jancso
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Poète du 7e art et réalisateur passionné par l’histoire de son pays, Miklós Jancsó était un auteur important du cinéma des années 60 et 70.
Adulé en son temps, un peu oublié aujourd’hui, Miklós Jancsó (1921-2014) laisse une œuvre importante, témoignage de l’histoire de la Hongrie. À la fois visionnaire, esthète et cinéaste politique, Jancsó déployait une écriture cinématographique exigeante, les plans-séquences et travellings étant toujours au service d’une vision sans concessions des périodes troubles de son pays. De formation marxiste, il avait étudié la réalisation à l’École supérieure de cinéma de Budapest, avant de réaliser des documentaires et courts métrages de commande. Les cloches sont parties pour Rome (1959), son premier long métrage, était marqué par le dogme du réalisme socialiste mais à partir de Cantate (1963), Jancsó changea de style et témoigna d’un ton plus personnel, dans la mouvance des nouvelles vagues de l’époque. Mais il devait connaître l’apogée de sa carrière avec des films forts et intransigeants, de Mon chemin (1965) à Ah, ça ira ! (1969), en passant par le sublime Les sans-espoir (1966). Refusant la psychologie et la linéarité, Jancsó donnait à ses films historiques une tonalité épique, mêlant le réalisme au fantastique. En 1972, il connut la consécration internationale en obtenant le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes pour Psaume rouge, fascinante évocation des révoltes paysannes à la fin du XIXe siècle. De sa filmographie austère mais captivante, on peut aussi retenir Rhapsodie hongroise (1978) et L’aube (1985). Outre son prix cannois, Jancsó était lauréat de nombreuses récompenses dont un Lion d’or pour l’ensemble de son œuvre décerné par le Festival de Venise en 1990. Le cinéaste était divorcé de la réalisatrice Márta Mészáros (Journal intime).