Mort de l’actrice Nicole Courcel

Formée au cours Simon, Nicole Courcel fut remarquée par Jacques Becker qui en fit l’une des révélations de Rendez-vous de juillet, en 1949. Cette œuvre emblématique de la jeunesse parisienne de l’après-guerre, qui vient d’être restaurée en numérique, lança la carrière de cette actrice fine et racée, au timbre de voix mélodieux, l’une des meilleures de sa génération. Elle devint dès lors une vedette appréciée, donnant la réplique à Jean Gabin dans La Marie du Port (1950) de Marcel Carné et Le Cas du Docteur Laurent (1957) de Jean-Paul Le Chanois, ou Charles Aznavour dans Le Passage du Rhin (1960) d’André Cayatte. Elle trouva l’un de ses plus beaux rôles en incarnant l’amie compréhensive de Hardy Krüger dans Les Dimanches de Ville d’Avray (1962), chef-d’œuvre de Serge Bouguignon, Oscar d’une meilleur film en langue étrangère. Elle croisa au cours de sa carrière Sacha Guitry (Si Versailles m’était conté, 1954) et Jean Cocteau (Le Testament d’Orphée, 1960), qui l’ont intégrée à leurs prestigieuses distributions.
Par la suite, une nouvelle génération de cinéastes fit appel à cette comédienne sensible. On la vit alors dans des films d’auteur audacieux tels L’Étrangleur (1970) de Paul Vecchiali ou Le Rempart des Béguines (1972) de Guy Casaril, mais aussi des succès populaires comme L’Aventure c’est l’aventure (1972) de Claude Lelouch ou La Gifle (1974) de Claude Pinoteau, dans lequel elle jouait la maîtresse de Lino Ventura. Nicole Courcel a également brillé sur les planches en interprétant des œuvres de Arthur Miller, Françoise Sagan, Jean Poiret, Jean-Claude Carrière et Ettore Scola. Mais c’est surtout la télévision qui lui permit d’élargir son audience et sa popularité dans les années 70 et 80 : elle fut notamment Agnès, héroïne de la mini-série Les Boussardel (1972) de René Lucot, d’après les romans de Philippe Hériat. Nicole Courcel était la mère de l’animatrice Julie Andrieu. Elle vient de décéder à l’âge de 84 ans.