Le 15 décembre 2019
- Acteur : Anna Karina
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C’est une icône de la Nouvelle Vague qui vient de s’éteindre. La comédienne Anna Karina, révélée par Jean-Luc Godard, est morte hier à l’âge de 79 ans.
News : Anna Karina, née Hanne Karin Bayer, en 1940, s’était d’abord fait connaître en tant que chanteuse et mannequin au Danemark, son pays natal. Révélée par Jean-Luc Godard dans Le Petit Soldat, tourné en 1960, elle épouse le réalisateur et entame une collaboration fructueuse avec lui, en figurant dans une série de chefs-d’œuvre, où son jeu magnétique fait merveille : Une femme est une femme (1961), Vivre sa vie (1962), Bande à part (1964), Pierrot le Fou (1965) et son fameux "Qu’est-ce que j’peux faire ? J’sais pas quoi faire !", Alphaville, la même année, et enfin Made in USA, en 1966. "C’est une actrice du muet, qui peut parler sans qu’on comprenne", résumera magnifiquement son mentor dans une émission de télévision, en 1989.
En 1967, sort le film de Jacques Rivette. réalisé deux ans plus tôt : Suzanne Simonin, La religieuse de Diderot. Ce sera un immense scandale. Le long métrage fera l’objet d’une censure par le pouvoir gaulliste. En une dizaine d’années, Anna Karina tourne avec de grands noms du septième art comme Luchino Visconti (l’adaptation du roman de Camus, L’étranger, avec Mastroianni, en 1966), Rainer Werner Fassbinder (Roulette chinoise, en 1976, un huis clos sulfureux), George Cukor, qui la choisit pour Justine, drame sorti en 1969. Parallèlement, elle passe à la mise en scène, en signant Vivre ensemble (1973), une comédie sentimentale post-68. A partir des années 80, l’actrice se fait plus discrète, tout en privilégiant un cinéma exigeant : on la voit à nouveau chez Rivette (Haut bas fragile, en 1994), elle figure aussi dans L’Œuvre au noir, réalisé par André Delvaux en 1987, d’après le roman de Marguerite Yourcenar, ou L’Ile au trésor de Raoul Ruiz (1985). Quelques rares incursions dans des films plus commerciaux sont à noter : ainsi, Moi César, 10 ans ½, 1m39, la comédie de Richard Berry, sortie en 2003, lui permet de jouer une sympathique célibataire sexagénaire. Le dernier long métrage qu’elle avait interprété, elle l’avait également réalisé : il s’agissait de Victoria, un road movie projeté sur les écrans en 2008.
Parallèlement, on le sait, l’actrice mena une carrière de chanteuse : elle entonna d’abord La chanson d’Angela, dans la B.O d’Une femme est une femme (1962), sur des paroles de Godard. Cinq ans plus tard, le téléfilm Anna, dont elle était la vedette, lui permit de fredonner le tube Sous le soleil exactement, composé par Serge Gainsbourg. Bien plus tard, elle revint avec l’album Une histoire d’amour (2000), intégralement écrit par Philippe Katerine, devenu un complice artistique. Le 4 octobre dernier, la Cinémathèque de Grenoble lui rendait hommage, en sa présence. Anna Karina était sans doute, avec Jean Seberg, l’icône féminine de ce grand moment cinématographique que fut la Nouvelle Vague.
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