Le 10 octobre 2013
- Acteur : Daniel Duval
- Voir le dossier : Nécrologie
Le réalisateur inspiré de La dérobade, également figure marquante du polar français en tant qu’acteur de second rôle, vient de tirer sa révérence à seulement 68 ans. Hommage.
L’acteur et réalisateur Daniel Duval vient de nous quitter ce jeudi 10 octobre 2013 des suites d’une longue maladie à l’âge de 68 ans. Né à Vitry-sur-Seine en 1944, il fut un jeune homme torturé marqué par une enfance difficile qu’il a racontée par la suite dans son dernier film en tant que réalisateur intitulé Le temps des porte-plumes. Après avoir longtemps hésité, le jeune homme trouve sa vocation au cinéma en devenant réalisateur. Il signe ainsi un premier long-métrage en 1974 Le voyage d’Amélie, dans lequel il apparaît aussi en tant qu’acteur. Il est alors repéré par Bertrand Tavernier qui lui offre un rôle dans Que la fête commence (1974). On le retrouve derrière la caméra pour une œuvre confidentielle : L’ombre des châteaux en 1977. Toutefois, il lui faut attendre la réalisation de son troisième film pour connaître la consécration. Il s’agit de La dérobade (1979) avec Miou-Miou. Grâce à son thème porteur - la prostitution - et son traitement sans concession, le film obtient un succès considérable (2 764 084 entrées), permettant à Miou-Miou de décrocher le César de la meilleure actrice.
- Y aura-t-il de la neige à Noël ?
L’acteur commence à camper les loubards et autres truands dans des films comme Le bar du téléphone (1980), Le juge (1984), Les loups entre eux (1985). Mais en tant que cinéaste, il ne retrouve pas le succès et enchaîne les déconvenues avec L’amour trop fort en 1981 et Effraction en 1983. Il entame alors une longue traversée du désert durant laquelle il ne tourne que des téléfilms en tant que cinéaste, dont quelques épisodes de la Série noire.
- Les Lyonnais
C’est Sandrine Veysset qui lui offre une seconde carrière avec son Y aura-t-il de la neige à Noël ?, film d’auteur qui connaît un succès foudroyant en 1995. Dès lors, Daniel Duval met entre parenthèse sa carrière de réalisateur (sauf pour Le temps des porte-plumes) et se lance dans une série de rôles où son visage marqué par l’alcool et les excès fait merveille. Il est formidable face à Nathalie Baye dans Si je t’aime, prends garde à toi (Jeanne Labrune, 1998). On le retrouve également chez Philippe Garrel pour Le vent de la nuit (1999), Haneke dans Le temps du loup (2003) puis Caché (2005) et bien entendu chez Olivier Marchal pour 36 quai des Orfèvres (2004) et Les Lyonnais (2011). On pourra retenir également de lui sa présence magnétique dans Le temps qui reste (Ozon, 2005), Le deuxième souffle (Corneau, 2007) ou encore Des vents contraires (Lespert, 2011). Il laisse donc le cinéma français orphelin.
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