Mort de Graeme Allwright

News : De Graeme Allwright on retient bien sûr la guitare et un talent à adapter les standards du genre de la folk, ceux que Dylan et Cohen ont notamment composés. Beatnik néo-zélandais débarqué en Europe avec quasiment rien en poche, le chanteur a d’abord été un acteur passionné par le théâtre, membre du théâtre Old Vic de Londres, avant de se tourner vers la chanson dans les années 60, où il débute dans les cabarets parisiens. Les cachets sont maigres, mais Allwright est repéré par Colette Magny qui lui fait rencontrer Mouloudji. Ce dernier produira son premier album, Le Trimardeur, en 1965. Les deux premiers opus de l’artiste, dans un registre folk très à la mode, rencontreront un vrai succès auprès des jeunes (en particulier la ballade Il faut que je m’en aille, qui deviendra un classique de son répertoire). Mais ne souhaitant nullement capitaliser sur cette nouvelle et tardive notoriété (Allwright a une quarantaine d’années), le chanteur effectue de nombreux voyages à l’étranger où il enregistre, milite aussi contre l’extension d’un camp militaire sur le causse du Larzac, demeure fidèle au genre qui l’a fait connaître, la folk. Les années 80 seront aussi celles d’un album hommage à Georges Brassens dont émerge une version tout à fait réjouissante de La maîtresse d’école (The School Mistress), aux résonances country. Passeur, Allwright avait aussi contribué à faire découvrir Leonard Cohen en France, à la façon de Hugues Aufray pour Bob Dylan. On se souvient évidemment de son interprétation tout à fait convaincante du tube "Suzanne", en 1968. En 2010, l’Académie Charles-Cros lui avait décerné un "grand prix in honorem" pour l’ensemble de sa carrière. Graeme Allwright avait 93 ans.